La chanteuse Naama, de son vrai nom Halima Echeikh, l’une des dernières représentantes de la belle époque de la chanson tunisienne, est décédée ce matin, dimanche 18 octobre 2020, à l’hôpital militaire de Tunis, après un long combat contre la maladie.
Née en 1936 dans le village d’Azmour, près de Kélibia (Nabeul, Cap Bon), Naama, nom artistique que lui avait choisi feu Salah El-Mahdi, l’un de ses compositeurs préférés, qui sut lui composer des chansons adaptées à sa voix à la fois douce, mélodieuse et tendre, a commencé à chanter dès l’âge de 11 ans. Elle a marqué la chanson tunisienne de son empreinte entre 1958 et 1998, date à laquelle elle a préféré céder le témoin, sa santé ayant commencé à décliner. Mais elle est restée dans le cœur de plusieurs générations de Tunisiennes et de Tunisiens, qui fredonnent toujours ses plus beaux tubes, et Dieu sait qu’elle en a produit beaucoup en quarante ans de carrière, en interprétant des textes des plus célèbres poètes de son époque et des compositions de Khémaies Ternane, Mohamed Triki, Salah El-Mahdi, Chedly Anouar, Mohamed Ridha, Kaddour Serarfi, Ali Chalgham, Abdelhamid Sassi ou encore Hassen Aribi de Libye et Sayed Makkaoui d’Egypte.
La carrière de Naama a commencé au lendemain de l’indépendance de la Tunisie en 1956 et elle a accompagné l’avènement de l’Etat tunisien moderne, dont elle fut longtemps le symbole sur le plan musical et artistique, mais aussi en tant que femme libre, émancipée et ambitieuse.
Naama, figure amicale et presque familiale, qui a aussi accompagné la naissance et le développement de la télévision tunisienne et son passage du noir et blanc à la couleur, a su représenter la Tunisie à l’étranger, en donnant des concerts dans plusieurs pays arabes et européens où elle fut une digne ambassadrice de la culture tunisienne.
Avec la mort de Naama, c’est une page glorieuse qui est tournée, celle de la belle époque de la chanson tunisienne.
I. B.
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