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Heureux comme Rached Khiari, un «bnedri» au dessus de la loi

Assemblée du peuple ou ramassis d’extrémistes religieux et de hors-la-loi fuyant la justice ?

Rached Khiari incarne à lui seul, par ses déclarations à l’emporte-pièce et ses faits et gestes à la limite de la légalité sinon carrément délictueux, ce que l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) élue en 2019 compte, au mieux de personnes incompétentes et nulles et au pire de hors-la-loi et de repris de justice se barricadant derrière l’immunité parlementaire.

Par Imed Bahri

Rached Khiari, percussionniste et chanteur dans une troupe de chants liturgiques, islamiste radical sur les bords, qui s’est fait élire sur une liste de la coalition pseudo-révolutionnaire Al-Karama, une excroissance extrémiste du parti islamiste Ennahdha (au pouvoir), a disparu de la circulation depuis que la justice militaire a émis un mandat d’amener à son encontre, mais il refuse de comparaître devant le juge d’instruction militaire et de donner son témoignage suite à ses déclarations engageant directement la sécurité du pays.

Un ex-«bnedri» bombardé représentant du peuple

Pire encore, bénéficiant d’une protection spéciale du président de l’Assemblée, Rached Ghannouchi, l’inamovible président d’Ennahdha, Rached Khiari continue de participer à distance aux travaux de l’Assemblée et s’accroche comme un mort de faim à son immunité parlementaire.

Si les accusations proférées par le député à l’encontre du président Kaïs Saied sont fondées, et si le député dispose des preuves à l’appui de ses allégations, comme il le crie sur tous les toits, qu’est-ce qu’il attend pour présenter celles-ci à la justice et d’aider ainsi à enclencher un processus de destitution d’un président de la république dont la campagne électorale a été financée par les renseignements américains, comme le soutient l’ex-«bnedri» (joueur de «bendir»), bombardé représentant du peuple par un système politique pourri bâti par les islamistes au lendemain de la révolte de 2011 et une loi électorale passoire, imposée par ces mêmes islamistes, qui favorise les extrémistes, les hors-la-loi et les corrompus de tous bords ?

Pourquoi l’ex-«bnedri» refuse-t-il de témoigner devant les juges ? De quoi a-t-il peur ? Et pourquoi ses collègues (et employeurs) du parti Ennahdha, censés être les garants de la loi et de l’Etat de droit, se mobilisent-ils pour le… soutirer à la loi ? De quoi ont-ils peur eux aussi ?

Un extrémiste islamiste hôte du Qatar, où se jouera la Coupe du monde de football 2022

Rached Khiari a participé hier, jeudi 6 avril 2021, à la réunion du bureau de l’Assemblée, à distance, et à partir de Doha, où il se trouvait. La veille, son nom figurait, comme par enchantement, parmi ceux des 141 députés ayant voté pour l’amendement de la loi portant création de la Cour constitutionnelle – amendement qui, soit dit en passant, vise à enclencher un processus de déposition du président Saïed. Le «bnedri», qui, avant la «révolte» de 2011, chantait les louanges de Zine El-Abidine Ben Ali et qui aujourd’hui vend ses services à Rached Ghannouchi et Ennahdha, avait donc aussi voté à distance car il se trouvait dans la capitale du Qatar. Mais que fait-il dans l’émirat gazier, principal soutien dans la région des mouvements islamistes, et notamment de l’organisation des Frères musulmans dont Ennahdha est membre ? Officiellement, il serait à Doha «en mission» (sic !). Mais «en mission» pour le compte de quel parti ou de quelle partie, surtout que l’intéressé prétend avoir démissionné de la coalition Al-Karama et se présente comme un indépendant ? Mystère et boule de gomme…

Il se passe des choses pour le moins curieuses dans cette drôle de démocratie tunisienne où un élu qui appelle ouvertement au jihad au nom de l’islam et qui trouve des justifications à l’assassinat du professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, égorgé il y a quelques semaines devant son lycée à Paris par un extrémiste islamiste, reste en liberté, voyage comme bon lui semble et nargue la justice militaire de son pays !!

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