Pris pour un terroriste et arrêté, le jour de l’attaque terroriste de Sousse, il intègrera le Centre d’athlétisme de Sidi Bouzid en tant que formateur.
Cette décision a été annoncée par Maher Ben Dhia, ministre de la Jeunesse et des Sports, en recevant, jeudi 2 juillet 2015, Mondher Zark, diplômé de l’Institut supérieur du sport et de l’éducation, que le chômage a contraint à travailler comme maçon dans la région de Sousse.
Pour aider Mondher Zark à surmonter les séquelles psychiques causées par l’arrestation et le dénigrement dont il a été victime, le ministère de la Jeunesse et des Sports a pris cette décision visant à améliorer sa situation sociale et à retrouver une dignité. Elle fait suite à une campagne de soutien à Mondher Zark lancée par les internautes sur les réseaux sociaux.
Retour sur les faits: le vendredi 26 juin 2015, quelques minutes après l’attentat de l’hôtel Riu Imperial Marhaba à El-Kantaoui, Sousse, et dans la confusion provoquée par le carnage (38 morts parmi les touristes européens), un homme portant une barbe, étranger au quartier, a été arrêté dans la zone, tout près d’une usine. Très vite des citoyens l’ont agressé, dont une femme ouvrière, qui l’a aussi insulté et giflé, le prenant pour un complice du terroriste Seifeddine Rezgui qui venait d’être abattu par les forces de l’ordre.
La photo de l’arrestation a fait le buzz sur la toile et l’homme a été vilipendé et injurié. Quelques heures plus tard, Walid Zark a été relâché par la police: il rentrait du travail et ignorait même qu’une attaque terroriste venait d’avoir lieu. Bref, il s’était trouvé au mauvais moment, au mauvais endroit…
Des internautes ont lancé une page Facebook «Employer Walid Zark» pour appeler les autorités à aider ce chômeur de longue durée à avoir un travail et lui faire oublier l’offense dont il a fait l’objet.
Diplômé en éducation physique, Walid Zark est chômeur depuis 2011 et, pour gagner sa vie, il a quitté sa ville natale, Gafsa, pour travailler comme maçon à Sousse. Une alternative que peu de diplômés chômeurs accepteraient.
L’appel des internautes n’est pas tombé dans les oreilles d’un sourd, puisque M. Ben Dhia a décidé, aujourd’hui, de tendre la main à ce père de famille, marié à une enseignante de français, également au chômage. Nous lui souhaitons bon vent !
Y. N. M.
Illustration: Walid Zark au moment de son arrestation, agressé par une femme.
Donnez votre avis