Abdelkarim Laabidi, poursuivi dans l’affaire d’assassinat de Mohamed Brahmi, a été libéré, hier, vers minuit, en catimini.
Selon ‘‘Assabah News », citant l’ancien haut cadre sécuritaire, la cour d’appel de Tunis a décidé, jeudi, de le libérer, car sa détention légale est arrivée à sa fin, sans qu’il y ait des charges pouvant être retenues contre lui. Il reste, cependant, à la disposition de la justice tunisienne pour la poursuite de l’enquête.
Incarcéré depuis janvier 2015, Abdelkarim Laabidi, est un simple agent devenu rapidement, en 2012, le premier responsable de la sécurité de l’aéroport de Tunis-Carthage, sous la troïka, la coalition gouvernementale conduite par Ennahdha.
L’homme, qui doit sa nomination aux dirigeants du parti islamiste dont il était proche, est accusé d’être un pilier de la police parallèle mise en place par Ennahdha au lendemain de son accession au pouvoir. Il est accusé d’avoir hébergé chez lui et assuré la protection d’éléments extrémistes impliqués dans l’assassinat de feu Mohamed Brahmi, le député du Front populaire, tué le 25 juillet 2013.
Sa libération a choqué ceux qui attendent la vérité sur ce crime politique, d’autant qu’elle est intervenue quelques jours après la clôture de l’instruction du dossier relatif à l’assassinat de Chokri Belaïd, l’autre dirigeant du Front populaire, assassiné, lui aussi, par des extrémistes religieux, le 6 février 2013.
Elle fait craindre un accord tacite entre Nidaa Tounes et Ennahdha, les deux partis dominant l’actuelle coalition au pouvoir, de fermer certains dossiers compromettants pour les islamistes en contrepartie d’une relance du processus de réconciliation nationale au profit des rescapés de l’ancien régime.
Y. N.
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