La motivation des salariés est l’un des leviers d’optimisation de la rentabilité d’une entreprise et de son développement. Orange Tunisie l’a bien compris.
Par Zohra Abid
En effet, en répondant aux attentes des employés et en partageant avec eux une partie du fruit du travail de toute l’équipe, l’entreprise gagne sur tous les plans. Et d’abord, elle instaure et renforce la paix sociale, qui est l’une des conditions du développement. Et cela est d’autant plus valable dans un environnement fortement concurrentiel comme celui du secteur de la communication.
Cinq mesures en faveur des employés
Cette analyse a été développée par Didier Charvet, directeur général d’Orange Tunisie, lors de la signature, mardi 26 avril 2016, d’un accord avec le syndicat de base de l’entreprise relevant de l’Union générale tunisienne de Travail (UGTT).
Cet accord a été signé, au siège de l’opérateur, au Centre urbain nord de Tunis, en présence des représentants des médias mais aussi, et surtout, de plusieurs membres du bureau exécutif de la centrale syndicale et, à leur tête, le secrétaire général Houcine Abassi, qui a tenu à marquer la cérémonie de sa présence, comme pour souligner qu’entre l’UGTT et le secteur privé, le courant passe toujours, malgré les divergences qui ont marqué récemment leurs rapports.
La convention signée comporte 5 mesures principales: des augmentations individuelles prenant en considération le parcours professionnel et récompensant les efforts de l’ensemble des collaborateurs, avec des paliers allant de 6% à 11%, garantissant le maintien du pouvoir d’achat des 1.200 employés de la société; l’intégration de 25 intérimaires; l’augmentation du plafond annuel de la couverture médicale des salariés et l’octroi d’avantages en nature supplémentaires pour renforcer la politique sociale de l’entreprise.
Il est à rappeler, à ce propos, qu’une précédente convention avait été signée entre le syndicat de base et la direction d’Orange Tunisie, le 3 mars 2015, pour l’augmentation générale des salaires allant de 7% à 14% et l’intégration de 25 intérimaires.
Et M. Charvet d’indiquer qu’Orange Tunisie va continuer dans cette même voie, tracée dès le départ, de manière à contribuer au développement socio-économique du pays à travers, à la fois, la généralisation des services de la communication et l’investissement dans des actions éducatives, culturelles et sociales, notamment dans les régions intérieures, dans le cadre d’une stratégie de responsabilité sociale et d’implication citoyenne.
«Orange Tunisie a toujours mis en valeur les efforts de ses employés. Et grâce à ses femmes et ses hommes, elle est en train de se démarquer et de gagner. Le fruit de ce succès doit tout naturellement être partagé entre tous qui y ont contribué», a souligné le directeur général d’Orange Tunisie. «L’accord avec le syndicat, qui s’inscrit dans le cadre de cette vision, va nous permettre de pérenniser les résultats réalisés et de préserver des emplois», a-t-il enchaîné, en insistant, au passage, sur l’importance du dialogue entre l’administration et le syndicat de base, qui arrivent à trouver, ensemble, des solutions à tous les obstacles. «Cet accord est le résultat d’un dialogue permanent, basé sur l’écoute, la confiance et le respect mutuel», a-t-il encore souligné.
Les obstacles surmontés grâce au dialogue
Sélim Jaidane, directeur des ressources humaines Orange Tunisie s’est félicité, lui aussi, de la signature de cet accord avec le syndicat de base, qui sait négocier les intérêts des employés sans toucher à ceux de l’entreprise. A vrai dire, l’affaire n’a pas été simple ni gagnée d’avance. «Il a fallu un travail acharné et de longue haleine, entamé le 1er janvier et qui s’est poursuivi jusqu’au 31 décembre. Mais ce travail avec le syndicat a été passionnant malgré les obstacles rencontrés et, heureusement, surmontés», a-t-il déclaré, avant de souligner que le vecteur humain est au cœur de la stratégie d’Orange Tunisie. «Notre entreprise ne ménagera aucun effort pour répondre aux attentes de ses employés», a-t-il encore assuré.
Mongi M’Barek, secrétaire général de la Fédération tunisienne des télécommunications, habituellement revendicatif et frondeur, était, hier, d’une humeur avenante et n’a pas ménagé ses éloges pour la direction d’Orange Tunisie et les efforts qu’elle a consentis en vue de satisfaire les attentes de ses salariés. «Dès le départ, cette entreprise a su comment gagner ses employés. A notre niveau, nous ne sommes même-pas intervenus et tout le travail a été fait en interne, et sans faire de bruit, entre les responsables de l’administration et les camarades du jeune Firas Abdelmajid, secrétaire général du syndicat de base. Tout notre espoir est de voir les autres entreprises dans le secteur privé suivre l’exemple d’Orange Tunisie», a-t-il déclaré.
Belgacem Ayari, secrétaire général adjoint de l’UGTT, chargé du secteur privé a tenu, lui aussi, à féliciter Orange Tunisie et les membres de son syndicat de base dont la moyenne d’âge est inférieure à de 30 ans et qui ont démontré leur sagesse et leur habileté dans la négociation pour préserver les droits de leurs collègues. Et le résultat est là. «Le climat social au sein de l’entreprise est serein», a-t-il relevé, avant de louer, lui aussi, la politique sociale d’Orange Tunisie. «Cette entreprise est un modèle en matière de coopération avec le syndicat», a ajouté M. Ayari. «Comme quelques autres entreprises du secteur privé, elle répond aux besoins et attentes de ses employés et sait se comporter avec les structures syndicales», a encore souligné le dirigeant de l’UGTT, en rappelant que le développement d’une entreprise va de pair avec la préservation de la paix sociale en son sein.
Abassi sur ses grands chevaux
«Je suis fier de ce jeune syndicat. La centrale ouvrière a besoin de rajeunir ses structures pour pouvoir continuer à défendre les droits des travailleurs et ce jeune syndicat est, à l’image d’Orange Tunisie, un exemple à suivre», a lancé, de son côté, Houcine Abassi, avant de revenir à sa posture «guerrière» habituelle, pour envoyer des messages codés aux entreprises du secteur privé qui rechignent à répondre aux revendications de leurs employés.
«Le comportement de l’UGTT est à l’image de celui des employeurs. Nous répondons en conséquence, et à tous les coups», a-t-il averti. «Nous réservons le dialogue à ceux qui veulent dialoguer, mais nous tenons un discours d’un autre genre avec ceux qui refusent le dialogue», a martelé le secrétaire général de la centrale syndicale, tout en faisant valoir le droit des travailleurs à utiliser tous les moyens légaux pour avoir leurs droits. «Nous sommes dans notre rôle», a-t-il conclu, comme pour répondre aux critiques adressées à son organisation, accusée d’attiser les mouvements sociaux qui paralysent les entreprises.
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