La municipalité de Menzel Bouzelfa (Nabeul), qui a détruit hier une belle sculpture à l’entrée de la ville, a déjà prévu une autre, très laide, pour la remplacer.
Cette initiative, qui suscite des interrogations légitimes, devrait interpeller les autorités et, notamment, le ministère des Affaires culturelles. Pourquoi a-t-on détruit une belle oeuvre d’art, devenue l’emblème de la ville, qui avait été installé, suite à un concours organisé par la municipalité, il y a seulement 10 ans, et qui se conserve encore très bien? Qui a décidé de cette dépense si peu indispensable, alors que la ville fait face à de nombreux problèmes et d’autres urgences? Qui a choisi l’horreur qui va être mise à la place de l’oeuvre de Mouna Jemal Siala, une artiste chevronnée et de renommée, et pas seulement en Tunisie? N’y a-t-il pas des dessous de table? Et si on connaît la partie qui va payer, c’est-à-dire les contribuables que personne n’a cru devoir consulter, connaît-on la partie qui va bénéficier de cette commande? A-t-on organisé un concours ou un appel d’offres?
Maquette de l’horreur qui va être installée à Menzel Bouzelfa.
La délégation spéciale de Menzel Bouzelfa, présidée par Nezih Ettoumi, dont on mesure aujourd’hui le très mauvais goût, a publié, hier, sur sa page Facebook, la maquette de l’«œuvre d’art» (ô combien horrible!) qui va bientôt remplacer celle démolie hier.
L’oeuvre de Mouna Jemal Siala qui n’est pas du (mauvais) goût de Nezih Ettoumi.
Choqués par cette initiative, les artistes et critiques d’art s’interrogent sur les motivations des autorités municipales qui se sont permis d’offenser, à travers l’oeuvre et la personne de Mouna Jemal Siala, l’art et les artistes, pour faire appel à des amateurs pour amocher la ville en installant à son entrée une sculpture d’un goût pour le mieux douteux.
Z. A.
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