Dans un enregistrement vocal, on croit reconnaître la voix de Nabil Karoui parler en termes peu amènes d’un autre dirigeant de Nidaa Tounes, Hafedh Caïd Essebsi.
Dans cet enregistrement vocal diffusé depuis dimanche 19 février 2017 sur un compte Facebook, Nabil Karoui, membre du bureau politique de Nidaa, probablement enregistré à son insu par un «ami» bien intentionné, se lâche contre Hafedh Caïd Essebsi, le fils du président de la république et directeur exécutif autoproclamé de ce parti aujourd’hui dans un état avancé de dissolution, dans tous les sens du terme.
«Hafedh est tellement avide de pouvoir que si on le laissait faire, il présenterait un certificat médical prouvant l’incapacité de son père à conduire le pays, afin de prendre sa place. Il prendrait possession du pouvoir et afficherait son portrait partout, car il pense que Nidaa Tounes lui revient de droit parce qu’il l’a hérité de son père», a dit le patron de Nessma TV, la chaîne qui diffusait, hier soir, un entretien avec Béji Caïd Essebsi. Ceci expliquerait-il cela?
Dans le même enregistrement, Nabil Karoui avoue fièrement avoir fomenté la campagne de dénigrement contre Mohsen Marzouk, ancien secrétaire général de Nidaa Tounes, et contre le parti fondé par ce dernier, Machrou Tounes.
«Après le départ de Marzouk, je lui ai proposé de démocratiser le parti, mais il s’est braqué et m’a répondu qu’il est le fils de Caïd Essebsi et, par conséquent, le leader naturel de Nidaa Tounes. Il a même dit que, sans lui, le parti et la Tunisie ne vaudraient plus rien», a ajouté Karoui, qui a accusé Hafdh Caïd Essebsi d’avoir été pour beaucoup dans la détérioration du climat général au sein du parti.
«J’ai aidé son père, c’est un fait, mais de là à penser que je pourrais en faire autant pour lui. Je lui ai dit d’aller se faire foutre», a-t-il conclu, avec des mots beaucoup moins corrects.
Rappelons qu’en juin 2016, Nabil Karoui avait déjà déclaré aux médias que Hafedh Caïd Essebsi était devenu «trop encombrant aussi bien pour le parti que pour son père», accusant ce dernier de chercher à créer le vide au sein du parti pour s’en emparer.
Y. N.
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