Les syndicats n’ont pas à intervenir dans la désignation ou le limogeage d’un ministre, cette prérogative revenant uniquement au chef du gouvernement.
C’est ce qu’a déclaré, lundi 20 février 2017, le porte-parole du gouvernement Iyed Dahmani, estimant que le limogeage d’un ministre ne peut, en aucun cas, constituer une revendication syndicale, réagissant ainsi à l’appel lancé par les syndicats de l’enseignement pour le limogeage du ministre de l’Education Neji Jalloul.
Tout en affirmant que le gouvernement demeure toujours prêt à dialoguer avec les syndicats autour des sujets en rapport avec la réforme de l’enseignement et toutes autres questions concernant les affaires publiques, M. Dahmani a, par ailleurs, exprimé son espoir de voir la crise actuelle entre le ministre de l’Education et les syndicats de l’enseignement aboutir à une issue à travers le dialogue et la recherche du consensus, et ce avant la grève nationale décidée pour ce mercredi 22 février 2017.
Il est à noter que le syndicat général de l’enseignement secondaire a tenu, lundi, une conférence de presse au siège de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), pour réitérer sa revendication principale, exprimée depuis novembre 2016, à savoir le limogeage du ministre de l’Education, arguant de la détérioration de la relation entre les deux parties et de la déclaration du M. Jalloul selon laquelle il ne considérera plus le syndicat comme représentatif des enseignants.
Dans la même conférence de presse, Lassaad Yaakoubi, secrétaire général du syndicat de l’enseignement secondaire, a déclaré que l’objet principal de la grève du 22 février courant est la défense de la dignité des enseignants, qui ont été agressés verbalement par le ministre de l’Education, et de l’école publique, un acquis réalisé grâce aux sacrifices du peuple tunisien.
Tout en rappelant que le syndicat milite pour une réforme de l’enseignement qui réponde aux besoins nationaux et aux attentes de la société, le dirigeant syndical a insisté sur le fait que le ministère de l’Education doit avoir à sa tête une personnalité nationale capable de gérer tous les défis auxquels fait face l’enseignement, laissant entendre que le ministre actuel n’en a pas ce profil.
Lassaad Yaakoubi a, par ailleurs, rappelé la série d’actions de protestation décidées par la commission administrative de l’enseignement secondaire tenue début février et qui consistent en sit-in devant les locaux des délégations régionales de l’enseignement, couronnées par la grève du mercredi 22 février et par un grand rassemblement des enseignants devant les sièges du ministère et du gouvernement à la Kasbah.
Il convient de préciser que ce que M. Yaakoubi qualifie d’«agressions verbales» du ministre de l’Education ne sont que des critiques adressées par M. Jalloul à certains enseignants dont l’absentéisme a dépassé les limites de l’acceptable, ainsi que sa détermination à mettre en route une réforme de l’enseignement public, qui traverse actuellement une grave crise, à laquelle les enseignants ne sont pas étrangers.
Abderrazek Krimi
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