Université El-Manar.
Une grève générale a été observée aujourd’hui, mardi 14 mars 2017, à la faculté de droit de Tunis, pour protester contre le décret gouvernemental abrogeant la loi sur le concours d’accès à l’Institut de la magistrature.
Le décret gouvernemental n° 345 du 9 mars 2017 abroge l’article 4 de la loi n° 1920 du 7 juin 1999 définissant les conditions de participation au concours d’accès à l’Institut supérieur de la magistrature (ISM).
Cet article stipule que tout étudiant ayant obtenu la maîtrise en droit ou un diplôme équivalent a le droit de se présenter au concours d’accès à l’école de la magistrature. Le nouveau décret abroge cette disposition en donnant le droit de candidature exclusivement aux étudiants ayant obtenu le mastère en droit.
Les étudiants interrogés par Kapitalis, aujourd’hui, à la faculté de droit de Tunis, ont exprimé leur refus de la nouvelle condition qui constitue un maillon d’une chaîne de restrictions mises en place au cours des dernières années pour restreindre l’accès au concours et réduire le nombre de candidats.
Les étudiants ont noté, par ailleurs, que l’accès au cycle de mastère est lui-même limité puisqu’il se fait sur la base d’un concours sur dossier et que de nombreux étudiants se voient rejeter leur demande d’inscription.
C’est pour protester contre cette décision unilatérale prise par le gouvernement sans consultation de leurs structures représentatives que les étudiants de la faculté de droit de Tunis ont observé, aujourd’hui, une grève. Une marche à l’intérieur du campus universitaire a également eu lieu. Les étudiants qui y ont participé ont bloqué la circulation des voitures sur l’avenue du Maghreb Arabe (route X).
Cette dernière action a nécessité l’intervention des forces de l’ordre qui ont repoussé, sans grande violence, les étudiants à l’intérieur du campus.
Raghda Hanachi, membre du conseil scientifique de la faculté de droit et dirigeante de l’Union générale des étudiants tunisiens (Uget), a confié à Kapitalis qu’il a été décidé, en coordination avec les autres facultés de droit dans toute la république, d’observer une grève générale sectorielle, demain, mercredi 15 mars 2017.
La dirigeante syndicale a, par ailleurs, réitéré la principale revendication des étudiants, à savoir le retrait du décret gouvernemental, indiquant qu’une procédure judiciaire auprès du tribunal administratif a été déjà entamé, ainsi qu’un recours en référé auprès du même tribunal pour suspendre l’exécution du décret gouvernemental.
Il est à noter, par ailleurs, que le conseil scientifique de la faculté de droit de Tunis s’est réuni, aujourd’hui, et a exprimé son soutien aux étudiants. Et les organisations des magistrats ont fait part, elles aussi, de leur soutien aux étudiants et appelé au retrait du décret contesté.
Abderrazek Krimi
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