Les raisons invoquées par Chafik Sarsar pour justifier sa démission de la présidence de l’Isie semblent peu convaincantes. Il avait sans doute mieux à faire.
Le président démissionnaire de l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie) a été auditionné, mercredi 10 mai 2017, par la commission du règlement intérieur, de l’immunité et des lois parlementaires et électorales à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), qui l’a convoqué pour s’enquérir des raisons qui l’ont poussé à démissionner.
Chafik Sarsar a indiqué, lors de cette audition, que des différends sur la gestion administrative de l’instance sont derrière sa décision, précisant que le courant ne passe plus entre lui et son état-major administratif, à l’instar de l’un des directeurs à qui un questionnaire a été adressé pour un post publié sur sa page Facebook et que le président de l’Isie a jugé inadmissible.
Il y a eu aussi un différend avec le directeur exécutif de l’instance qui a demandé de démettre un membre de l’Isie de ses fonctions pour avoir laissé la voiture de l’instance à son épouse lors d’un voyage à l’étranger, demande qui a créé, selon M. Sarsar, une ambiance tendue au sein de l’instance.
Chafik Sarsar a, d’autre part, trouvé inadmissible la déclaration d’un membre de l’instance appelant à sa démission.
Si ces faits constituent les principales causes de la démission du président de l’Isie, le reproche qui lui a été fait, hier, par le président de la république Beji Caïd Essebsi, lors de son discours à la nation, s’avère pour le moins fondé. «Quelles que soient vos raisons, elles n’atteignent pas la gravité des problèmes de la nation», lui avait lancé le chef de l’Etat, en lui reprochant, par ailleurs, de l’avoir informé après avoir annoncé sa décision.
Quoi qu’il en soit, aucune déclaration officielle n’a appelé M. Sarsar à revenir sur sa décision. Il semble plutôt que sa démission soit consommée et qu’on pense déjà à le remplacer dans les meilleurs délais afin que l’instance puisse préparer les élections municipales du 17 décembre prochain dont le président Caïd Essebsi a confirmé quelle aura lieu à la date prévue.
Rappelons que M. Sarsar a déclaré pour sa part qu’il restera en poste et assumera ses fonctions jusqu’à la nomination d’un nouveau président de l’Isie.
Abderrazek Krimi
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