Iyed Dahmani / Issam Chebbi.
Très gêné par l’opposition tapageuse de son parti au gouvernement Chahed dont il est membre, Iyed Dahmani envisage sérieusement de démissionner d’Al-Joumhouri.
Par Abderrazek Krimi
Les déclarations faites par Issam Chebbi, le secrétaire général du parti Al-Joumhouri (Républicain), lors de la marche contre le projet de loi sur la réconciliation, samedi 13 mai 2017, ont provoqué la colère des dirigeants de Nidaa Tounes, parti au pouvoir, dont le fondateur et président d’honneur, le président de la république Béji Caïd Essebsi, est l’initiateur de ce texte très controversé.
Un coup de couteau dans le dos
Al-Joumhouri, on le sait, est signataire de l’Accord de Carthage, qui a donné naissance au gouvernement d’union nationale dirigé par Youssef Chahed, dont le porte-parole officiel, Iyed Dahmani, est un membre dirigeant de ce même parti.
Or, le secrétaire général d’Al-Joumhouri, Issam Chebbi, a fait aux médias des déclarations dignes d’un opposant farouche. Et cela n’a pas échappé aux responsables de Nidaa Tounes, qui ont peu apprécié ce coup de couteau dans le dos.
Issam Chebbi a en effet indiqué que les partis opposés au projet de loi sur la réconciliation, actuellement examiné au sein de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), vont recourir à la rue pour exercer la pression et empêcher son adoption.
Ce projet de loi «blanchit la corruption» et «les partis qui ont pris part à la manifestation de samedi sont les seuls restés attachés à la révolution et à ses valeurs», a-t-il affirmé.
Ce qui, on l’imagine, a aggravé son cas aux yeux des Nidaïstes qui sont de plus en plus nombreux à penser qu’Al-Joumhouri ne se comporte pas comme un parti associé au gouvernement mais adopte des attitudes et des positions dignes d’un parti d’opposition radicale. Car, outre son hostilité au projet de loi sur la réconciliation nationale, Al-Joumhouri s’est désolidarisé du gouvernement lors de la récente crise à Tataouine et s’est même affiché ostensiblement aux côtés des partis d’opposition radicale, tels le Front populaire, le Courant démocratique (Attayar) ou encore le Harak Tounes Al-Irada.
L’inconfortable position de Dahmani
Cette posture radicale des responsables d’Al-Joumhouri n’a pas arrangé les affaires de son représentant au gouvernement, Iyed Dahmani, qui ne bénéficie plus de la confiance du chef du gouvernement. Ce dernier commence d’ailleurs à lui préférer le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle Imed Hammami, qui fait fonction, depuis quelques semaines, de porte-parole officieux du gouvernement. C’est lui, en tout cas, qui parle le plus aux médias, alors que M. Dahmani, le porte-parole officiel, brille par son absence et est carrément inaudible.
Certaines sources indiquent qu’en signe de solidarité avec le gouvernement, ce dernier envisage sérieusement d’exprimer ouvertement son soutien au projet de loi sur la réconciliation et même de démissionner d’Al-Joumhouri.
Wait and see…
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