Youssef Msakni a fait passer une très mauvaise soirée aux Pharaons (Ph. AFP).
On s’attendait à un match disputé entre deux grands d’Afrique. Ce n’en fut rien ou presque. Parce que les Tunisiens ont imposé la manière et… l’envie.
Par Hassen Mzoughi
Dès les premiers échanges, le match Tunisie-Egypte, dimanche 11 juin 2017, en fin de soirée, au stade de Radès, comptant pour les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2019, paraît à la portée des Tunisiens. Et ils n’ont pas tardé à passer à l’action face à des adversaires apathiques. Leur pressing haut et leur ascendant ont contrarié les Egyptiens qui s’en trouvaient sans solutions.
Chaalali : Une «première» réussie
Appliquée, à défaut d’être réaliste dans la zone adverse, la Tunisie s’est souciée avant tout de neutraliser les armes offensives du coach des Pharaons, Hector Cuper, notamment Mohammed Salah et Mahmoud Kahraba. De ce point de vue les Egyptiens ont facilité la tâche aux Tunisiens en se montrant peu réactifs, à la limite laxistes, à l’image de leur milieu de terrain, un peu trop soft à nos yeux.
Dans cette zone déterminante, Ghailene Chaalali – dont c’était leur première officielle avec la sélection -, Mohamed Amin Ben Amor et Ferjani Sassi ont rapidement fait la différence grâce à leur fraîcheur physique et leur détermination. Sans toutefois prendre l’initiative de harceler la défense adverse afin de créer le surnombre et bouger les arrières égyptiens. Chose qui aurait libéré des espaces favorables.
En fait les Tunisiens ont joué sur les défaillances de leurs adversaires du jour. Surtout Mohammed Salah et Mahmoud Kahraba, contraints à des courses folles de 20 à 30 mètres vers des balles en profondeur souvent insaisissables.
Résultat : une débauche d’énergie qui a davantage handicapé le jeu égyptien. Surtout le pauvre Mohammed Salah, à l’évidence pas en forme suffisante pour ce match.
Sans oublier la titularisation du troisième gardien Cherif Ekrami qui semble être la solution au désaccord entre Cuper et Ahmed Neji, l’entraîneur des gardiens. Comme évoqué dans une précédente publication, Cuper tenait à aligner El-Hadhary tandis que le second voulait Ahmed Chennawy dans la cage. Le compromis est donc vite trouvé mais Ekrami a montré des hésitations comme sur le but de Taha Yassine Khenissi.
La complicité entre Msakni et Maaloul
La Tunisie n’en demandait pas tant même si le jeu tunisien était déséquilibré. Si l’animation offensive dans le couloir gauche faisait plaisir avec la parfaite entente entre Youssef Msakni et Ali Maaloul, complices et complémentaires, le couloir droit donnait l’impression d’être sans vie !! Rami Bedoui n’a pas franchi la ligne médiane et Fakhreddine Ben Youssef croisait souvent vers la défense centrale égyptienne. Il aurait peut-être fallu faire entrer Naim Sliti beaucoup plus tôt afin de donner de la consistance au jeu dans ce couloir droit.
Quinze ans que l’Egypte n’a pas gagné à Tunis. Avec ce nouveau succès, la Tunisie effectue déjà une superbe opération surtout que dans l’autre match de ce groupe J, le Niger et le Swaziland se sont séparés sur une parité.
Formations
Tunisie : Moez Ben Cherifia, Ali Maaloul, Yassine Meriah, Syam Ben Youssef, Rami Bédoui, Mohamed Amine Ben Amor, Ghailene Chaalali, Ferjani Sassi, Fakhreddine Ben Youssef, Youssef Msakni (Sliti 90’), Taha Yassine Khenissi (Harbaoui 76’)
Egypte : Cherif Ekrami, Ahmad Fathi, Ahmed Hijazi, Ali Jabr, Mahmoud Abdechafi, Tarek Hamed (av), Mohamed Nenni, Ramadhane Sobhi (Amr Jamel 72’), Abdallah Said (M. Fethi 60’), Mohamed Salah, Mahmoud Kahraba (Amr Ouarda 72’).
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