La députée du bloc Al-Horra, Leila Chettaoui, a accusé, de nouveau, l’homme d’affaires et député Ennahdha, Mohamed Frikha, de corruption.
Profitant de la présence du chef du gouvernement, Youssef Chahed, jeudi 20 juillet 2017, lors de la séance plénière à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), pour parler, notamment, de la politique du gouvernement en matière de lutte contre la corruption, Mme Chettaoui est revenue sur l’implication de la compagnie aérienne Syphax Airlines, fondée et dirigée par M. Frikha, dans l’envoi des jeunes tunisiens pour le jihad en Syrie et en Irak, via ses vols, en 2012 et 2013, entre les aéroports Sfax-Thyna et Sabiha, près d’Istanbul.
«Monsieur le chef du gouvernement, vous avez indiqué dans votre discours qu’aucune personne soupçonnée de corruption ne bénéficiera d’immunité, quel que soit le parti politique auquel elle appartient et personne n’est au dessus de la loi. C’est pourquoi, je voudrais parler aujourd’hui de Syphax Airlines. Cette compagnie a bénéficié des subventions de l’Etat alors qu’elle n’a aucune activité depuis 2 ans», a dit Mme Chettaoui. Et d’ajouter: «Il n’est pas normal qu’un ancien ministre du Transport (Salem Miladi, sous le gouvernement de Béji Caid Essebsi, de février à décembre 2011, Ndlr) soit devenu le directeur général de cette compagnie aérienne, juste après avoir aidé son fondateur en lui délivrant la licence pour sa création. J’appelle le ministère public à mener une enquête sur cette affaire. D’autant que cette société privée a été très mal gérée et ses dettes sont estimées à 200 millions de dinars tunisiens (MDT). En plus, cet homme a nui à l’image de la Tunisie à l’étranger».
Suite à cette intervention, des cris se sont élevés dans les travées de l’Assemblée et plusieurs députés ont réclamé un point d’ordre, dont, bien sûr, Mohamed Frikha, qui était directement ciblé par l’attaque frontale de Mme Chettaoui.
C’est ainsi que Hédi Ben Brahem, député du mouvement islamiste Ennahdha, a préféré céder la parole à son collègue Frikha pour lui permettre de répondre aux accusations de Mme Chettaoui.
«Je voudrais dire au peuple tunisien, au gouvernement et aux députés ici présents que j’ai constamment été la cible d’attaques de certaines personnes. On fait allusion à la corruption dans la gestions de mes affaires, or, à vrai dire, il n’y en a pas. Cette dame sert des intérêts particuliers. Elle n’arrête pas de faire le tour des médias, rien que pour m’attaquer. J’ai toujours affirmé et prouvé mon patriotisme», a-t-il dit, sans répondre sur le fond des accusations portées contre lui.
Des voix se sont de nouveau élevées et un désordre s’est à nouveau installé sous la coupole, ce qui a obligé la chaîne de télévision Al-Watania 2 d’interrompre la diffusion en direct de la séance plénière. Le débat reprendra après un quart d’heure. Ambiance…
E. B. A.
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