Le public de l’Acroplium de Carthage a été saisi par le jeu du pianiste José de Solaun, qui a une façon très expressive d’aborder les pièces du répertoire espagnol.
Par Hamma Hanachi
José de Solaun, un poids lourd du piano espagnol, sillonne le monde de scène en scène. C’est la première fois qu’il est en Tunisie et il en est «très ravi, un public sensationnel», dira-t-il, lors de la soirée du samedi 21 octobre 2017, à l’Acropolium de Carthage, dans le cadre de l’Octobre musical.
Il arrivait la veille d’Istanbul (Turquie) et, le lendemain, il partait pour Houston (Etats Unis), mais ce soir-là, il a pris pied à l’Acropolium où l’attendait près de 300 amateurs dont beaucoup d’habitués.
Trois compositeurs espagnols sont à son programme, les plus connus des musiciens espagnols avec Turina et Rodigo, qui forment la vitrine de la musique savante espagnole. Il s’agit d’Enrique Granados (1867-1916), Manuel de Falla (1876-1946) et Isaac Albeniz (1860-1909), qui ont la particularité d’avoir vécu en France où ils ont fréquenté Paul Dukas, Ravel et Debussy, et subi aussi leur influence.
L’Andalousie d’Albeniz
Du répertoire de Granados, De Solaun a interprété des pièces connues, ‘‘Allegro de Concerto’’, ‘‘Valses poétiques’’, ‘‘Les reguiebros’’, ‘‘La Maja y el Ruisenor’’ et ‘‘L’amour et la mort’’.
Le public de l’Acroplium a été fortement saisi dès les premières notes, c’est que le pianiste, en plus d’être un virtuose, a une façon très expressive d’aborder les pièces. Il y va avec tout son corps, penché sur son clavier, habité, il extrait de son piano la clarté des morceaux. Les applaudissements sont appuyés et longs.
De Manuel de Falla, de Solaun a choisi la ‘‘Fantasia andaluza’’, tiré de ‘‘Fantasia bética’’ (une commande du pianiste Arthur Bernstein), un morceau de musique de chambre fort connu, créé en 1919 pour piano. Un morceau cantabile (chantant) à souhait qui a fasciné le public.
Avec Isaac Albéniz, on décolle fatalement en direction de l’Andalousie, ce qui n’est pas pour déplaire au public, ‘‘Cordoba’’ (une des villes préférées du compositeur), le morceau est le quatrième des ‘‘Chants d’Espagne’’.
Sons de cloches d’églises suivis d’un air de sérénade et des rythmes de flamenco. Le pianiste se plait à moduler tout en dodelinant de la tête, le public suit. Séduisant ! Fin de partie.
Un bis attendu qui nous emmène chez Debussy et ‘‘Arabesques’’, suivi… d’un tonnerre d’applaudissements.
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