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Tunisie : La flicaille nationale veut remplacer Chahed par Brahem

La ficelle est trop grosse, mais cela saute aux yeux : les cadres de la police nationale veulent placer Lotfi Brahem à la tête du gouvernement, en remplacement de Youssef Chahed.

Par Imed Bahri

Habituellement discrets, ils commencent à devenir trop bavards et à appeler ouvertement, sur les réseaux sociaux, au limogeage du chef du gouvernement d’union nationale Youssef Chahed, et à son remplacement par un super-flic de la vieille école, Lotfi Brahem, l’ancien directeur général de la garde nationale, qui a été bombardé, en août 2016, ministre de l’Intérieur… par le même Youssef Chahed.

Ayant les yeux plus gros que le ventre, l’homme, qui est adossé à des lobbys dont le plus actif est celui du «clan des Sahéliens», lorgne aujourd’hui le plus sérieusement du monde sur le palais de la Kasbah.

Disposant de certains soutiens au palais de Carthage, Lotfi Brahem (qui vient d’effectuer, la semaine écoulée, une bien mystérieuse mission en Arabie saoudite où il fut, tout aussi mystérieusement, reçu par le roi Salmane), semble se dire : si Ben Ali, lui aussi issu de la flicaille nationale, y est parvenu (souvenez-vous, ce dernier est passé de l’Avenue Bourguiba, à la Kasbah puis à Carthage en seulement quelques semaines), pourquoi n’y arriverais-je pas moi aussi? Il est vrai que certains postes politiques, s’ils ne révèlent pas de véritables vocations, suscitent souvent de grandes ambitions.

Pourquoi n’y arriverait-il pas, en effet ?

Quand on a vu les dirigeants des syndicats de police, il y a une semaine, faire une véritable démonstration de force devant le tribunal de première instance de Ben Arous, on peut s’attendre à tout et, sans doute aussi, au pire. Et le pire aujourd’hui est de voir la Tunisie passer sans transition d’une démocratie balbutiante à un Etat policier…

Cette analyse de politique fiction inspirée par la polémique déclenchée ces deux derniers jours par la nomination, par le chef du gouvernement, de Rached Bettaieb en tant que directeur général de la Sûreté à la place de Taoufik Dabbabi, sans consulter le ministre de l’Intérieur, qui aurait, dit-on, moyennement apprécié…, cette analyse n’est pas aussi saugrenue qu’on est tenté de le penser. Car elle se fonde aussi sur les signes d’impatience et d’empressement que montre ce dernier et que sa manière à vouloir placer «ses hommes» partout.

Sûreté nationale : Taoufik Dabbabi remplacé par Rached Bettaieb

 

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