Habib Bourguiba et sa fille Hejer.
Hejer Bourguiba, fille adoptive de l’ancien président de la république, Habib Bourguiba, a estimé que si son père était toujours en vie, il aurait fait une alliance avec le parti islamiste Ennahdha.
Lors d’une table-ronde organisée par le Parti destourien libre (PDL), dirigée par Abir Moussi, jeudi 31 mai 2018, à l’occasion du 63e anniversaire de la Fête de la victoire, marquant le retour d’Habib Bourguiba de son exil en France (1er juin 1955), Hejer Bourguiba a estimé que l’alliance politique qu’aurait faite son père avec le parti de Rached Ghannouchi serait principalement pour l’intérêt du pays et sa sûreté.
«On ne peut pas nier l’existence d’un mouvement qui représente 20% du nombre total des électeurs», a-t-elle indiqué dans sa déclaration rapportée par l’agence Tunis Afrique Presse (Tap).
Il faut tout de même préciser ici que le «Combattant suprême» était, durant son règne, la bête noire des islamistes. Il avait, de son vivant, fait incarcérer, dans les années 1980, beaucoup de dirigeants du Mouvement de tendance islamiste (MTI), ancêtre d’Ennahdha, y compris son chef Rached Ghannouchi, mais aussi la plupart de ses dirigeants historiques: Hamadi Jebali, Ali Larayedh, Sadok Chourou, Habib Ellouze…
Rached Ghannouchi, rappelons-le, avait été condamné aux travaux forcés à perpétuité, le 27 septembre 1987, et Bourguiba exigeait la transformation de la perpétuité en peine de mort. Entre-temps, ce dernier a été déposé par son Premier ministre, Zine El Abidine Ben Ali qui, parmi les mesures prises pour détendre l’atmosphère dans le pays, a fait gracier le dirigeant islamiste et ses frères, qui ne tarderont pas à se retourner contre le pouvoir et à reprendre le chemin de l’exil ou de la prison.
E. B. A.
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