Le football halal selon cheikh Maaloul : des «hasanat» en guise de buts.
Après la défaite face à l’Angleterre, lundi 18 juin 2018 (2-1), l’équipe Tunisie engagée dans la Coupe du Monde en Russie est condamnée à réagir, samedi prochain, 23 juin, face à la Belgique, pour éviter l’élimination dès le tour des groupes. Plus facile à dire qu’à faire…
Par Hassen Mzoughi
L’équipe de Tunisie a repris le travail, sous le soleil, au sud-ouest de Moscou. Mais au Stroitel Stadium à Selyatino, leur complexe d’entraînement, les Aigles de Carthage démarrent avec des doutes la préparation de leur prochain match au stade Spartak de Moscou.
Maintenant et après l’euphorie des matches amicaux, notamment le test face à l’Espagne (0-1), qui a fait fantasmer Nabil Maaloul et ses acolytes dans certains médias, le retour sur terre doit inciter, on l’espère, à la mesure, à l’autocritique et, surtout, à faire convenablement l’effort de corriger ce qui peut encore l’être.
Or, le sélectionneur de l’équipe de Tunisie continue à justifier l’injustifiable alors que son plan a foiré. La preuve : aucune occasion créée, faiblesse dans le rendement athlétique et deux buts encaissés de la même manière (corners, déviation au second poteau sur le buteur Harry Kayne, à chaque fois libre de toute surveillance).
La part belle au hasard
Maaloul s’occupe surtout de répondre, de la lointaine Russie, avec violence, à ceux qui lui reprochent de faire du «football halal». Evoquant le temps où il était encore joueur, le bigot veut persuader ceux qui veulent bien l’écouter que le football c’est surtout des «hasanat» pour battre ses adversaires.
On le savait bien avant le Mondial : la méthode Maaloul, autoproclamé «imam khams», tenant au jeûne collectif plus qu’à la santé des joueurs et à la préparation rationnelle, ne pouvait mener nulle part, tellement elle fait la part belle au hasard. Le problème c’est qu’il en fait une composante de son programme de préparation, un «paramètre» pour rivaliser avec ses adversaires et gagner des matches. Bref un fonds de commerce. Alors que la foi c’est une affaire strictement personnelle et personne ne l’a chargé, lui Maaloul, d’en être le commanditaire.
Au lieu de réagir avec cette violence que l’on connaît chez tous les «dogmatisés» qui adorent plus étaler leur «fétichisme» qu’un minimum de bon sens, Maaloul aurait du anticiper certains couacs après la qualification au Mondial et surtout depuis le fameux stage de Doha, un stage politiquement correct via lequel Maaloul voulait témoigner son «soutien» au Qatar (Al Jazira Sport ou beIN Sport) alors en pleine crise avec l’Arabie Saoudite!
Comme il aurait dû soigner sa liste pour le Mondial au lieu d’adopter des discours contradictoires en essayant, vainement du reste, de justifier certains de ses choix qui se sont avérés à côté de la plaque. On ne prend pas des joueurs si on n’est pas sûr de leur totale disponibilité !
Maintenant, il appelle à la résistance
Le sélectionneur tunisien a déclaré hier, mercredi 20 juin, qu’il demandera à ses joueurs «de bien résister» face à la Belgique, pour le second match de la Tunisie.
Les Aigles de Carthage ont commencé leur parcours en Coupe du Monde avec une défaite, qui a mis a nu plusieurs défaillances, dont la fragilité athlétique l’équipe, mais aussi les choix erronés de l’entraîneur, surtout la décision de faire jouer deux joueurs non compétitifs : Ali Maaloul et Wahbi Khazri.
Un entraîneur débutant au fin fond de la Papouasie-Nouvelle Guinée ne ferait pas ce choix d’aligner des joueurs à 50% de leurs moyens, ou à remplacer Naïm Sliti par Amine Ben Amor qui se prépare à une opération juste après le Mondial. On a vu le résultat…
Comment Maaloul va-t-il donc redresser la situation contre la Belgique?
«Je vais faire quelques changements lors du prochain match contre l’équipe belge», a-t-il vaguement annoncé en marge de la séance d’entraînement d’hier.
«Certes nos chances sont relativement réduites après la défaite contre l’Angleterre, mais on sait aussi que nous pouvons aller au second tour avec 4 points comme on peut quitter le premier tour avec 6 points. Tout ce que nous avons à faire maintenant est de bien nous préparer. Nous allons essayer de faire notre match contre la Belgique», a-t-il ajouté, toujours aussi vague et bottant en touche.
Un examen crucial et, peut-être, final
Le raisonnement de Maaloul est donc le suivant : décrocher 1 point face aux Diables Rouges, samedi prochain, puis 3 autres aux dépens du Panama, le 28 juin, à Saransk.
Sans être loquace, comme à son habitude, il ne pipe mot sur les changements qu’il aurait l’intention d’introduire dans son équipe pour affronter la Belgique. On ne comprend pas cette manie chez cet homme à cultiver le mystère autour de la composition de son équipe alors que tous les techniciens présents au Mondial donnent leur onze titulaire 2 voire 3 jours avant chaque échéance. Le coach anglais avait communiqué son équipe rentrante aux médias anglais le vendredi 15 juin, soit 3 jours avant le match contre la Tunisie. Est-ce parce le coach tunisien ne sait pas encore exactement qui va-t-il faire jouer dans certains postes? On est bien tenté de le penser…
En attendant les infos de source (!), Maaloul n’a vraiment pas une solution «miracle». Pourra-t-il soigner à temps le moral des joueurs profondément marqués par la grosse déception du premier match, lever le carcan sur une équipe de Tunisie qui aime jouer vers l’avant, réussir à donner un nouveau souffle à des joueurs profondément choqués par la tournure des événements après avoir été berné par un discours excessivement fanfaron depuis le match amical contre l’Espagne?
Passons sur les errements tactiques qui ont accompagné le premier match contre les Anglais, place maintenant à l’examen crucial face à la Belgique, et pour l’équipe de Tunisie et pour Maaloul lui-même.
Un nouvel échec sonnera le glas de celui que certains avaient présenté comme le prochain entraîneur du… Qatar pour le Mondial 2022.
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