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Soutenir la soldate Hayet Bayoudh pour protéger les vestiges de Carthage

Dr Hayet Bayoudh de Nidaa Tounes a été élue présidente du conseil municipal de Carthage, malgré les énormes sommes d’argent versées par des hommes d’affaires pour faire gagner un autre candidat, qui ne s’est pas engagé, comme elle, à protéger le patrimoine archéologique de la ville.

Par Imed Bahri

En effet, Dr Bayoudh est la seule parmi les 5 têtes de listes ayant pris part aux municipales du 6 mai 2018 a s’être engagée, par écrit et solennellement, à veiller à la protection des vestiges archéologiques dont grouille cette cité punico-romaine, inscrite sur la liste du patrimoine de l’humanité de l’Unesco.

Cela, on l’imagine, n’a pas été du goût de plusieurs hommes d’affaires, qui ont construit des villas de maître sur des terrains archéologiques protégés par l’Unesco, ou censés l’être par l’Etat tunisien dans le cadre de son engagement à l’égard de cette organisation onusienne.

Ces hommes d’affaires, qui ont montré beaucoup d’intérêt pour le dernier scrutin municipal, ont soudoyé certains candidats, moyennent finance, pour obtenir leur victoire ou, à défaut, leur engagement pour faire échouer la candidature du Dr Bayoudh.

Médecin très respectée à Carthage et réputée pour son intégrité et son patriotisme, Dr Hayet Bayoudh a finalement remporté la présidence du conseil municipal de Carthage, mais elle doit composer avec un conseil qui n’est pas très homogène, et qui compte des membres dont le seul souci est de l’empêcher de mettre à exécution son engagement à protéger le patrimoine archéologique de Carthage et de servir ainsi une poignée de nouveaux riches hors-la-loi, qui construisent leurs demeures sur des vestiges de grande valeur historique. Vestiges qui, déterrés et soigneusement protégés de la boulimie immobilière, pourraient constituer une attraction culturelle et touristique de premier ordre, dont la Tunisie a besoin pour redorer son image.

Parmi ces vestiges, le grand amphithéâtre antique, le second en terme d’importance après celui de Rome, en Italie, qui est enterré sous la colline située entre Carthage-Byrsa et la cité Mohamed Ali, aujourd’hui occupée (ou plutôt encombrée et défigurée) par les constructions anarchiques… de ces chers nouveaux riches.

Quand on sait que la Tunisie perçoit de l’argent de l’Unesco au titre de la protection des vestiges de Carthage et que l’organisation internationale a déjà menacé de mettre fin à sa collaboration avec la Tunisie, en raison du non-respect de ses engagements, on comprend l’importance, aujourd’hui, de soutenir Dr Bayoudh dans la bataille qu’elle va devoir mener pour la protection des vestiges de la cité antique contre, à la fois, les constructeurs anarchiques et leurs larbins au sein du conseil municipal.

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