Face à la gravité de la situation en Tunisie, à son islamisation rampante, à son économie dangereusement dégradée et à sa classe politique complètement déconsidérée, le salut pourrait peut-être venir d’une puissante mobilisation citoyenne.
Par Rachid Barnat
«Ncharek» (Je m’associe), une initiative venue de la société civile qui vient de publier un communiqué semble une chose importante dans le contexte actuel et en vue des prochaines échéances électorales.
Ce communiqué est important par ce qu’il dit et de la situation et du projet et par la qualité indiscutable de ses signataires. Il y a peu de chose à rajouter au constat fait par ce texte. Constat que j’ai fait dans de nombreux articles dont certains publiés dans Kapitalis, en dénonçant la gravité de la situation, la régression du pays, son islamisation rampante, son économie dangereusement dégradée avec un dinar qui a perdu de sa valeur dans de très importante proportion, la fuite vers l’étranger de très nombreux jeunes diplômés et de nombreux actifs, une insécurité alarmante dans beaucoup d’endroit du pays, une classe politique complètement déconsidérée par son absence totale de programme réel, par sa lâcheté face aux islamistes, par sa corruption et son intérêt unique pour les postes.
Le communiqué pointe ces difficultés. Il met aussi en évidence la responsabilité des politiques.
Crainte devant l’avenir face à la régression du pays
Cet appel va intéresser de très nombreux Tunisiens qui expriment sur les réseaux sociaux à la fois leur crainte devant l’avenir face à la régression et leur véritable écœurement face à la classe politique dans son ensemble. Ces Tunisiens ne savent plus à qui se fier après les trahisons et le comportement inadmissible des partis; ils seront heureux de participer à ce mouvement nouveau.
Par contre pour que cet appel ait quelque chance d’aboutir à un résultat, il y a des conditions.
La première c’est d’être encore plus clair sur le diagnostic et de proposer une réelle et complète alternative.
La seconde est de réfléchir sur les modalités d’action car affronter les partis et notamment leur financement, ne sera pas chose aisée.
C’est sur ces deux points qu’il paraît nécessaire de revenir.
Quant au diagnostic, il faut que les choses soient claires et que les responsabilités soient bien établies. Elles semblent être au nombre de trois.
Il y a, d’bord, le rôle très négatif que joue l’islam politique, c’est-à-dire l’instrumentalisation de la religion, en divisant les Tunisiens et en islamisant peu à peu le pays, c’est-à-dire en le coupant du progrès et de la liberté.
Il y a, ensuite, le rôle négatif de tous les autres partis qui, tous, à des degrés divers, n’ont pas eu pour but de combattre cet islamisme porteur de toutes les dérives du pays.
Enfin, le régime électoral et des ambiguïtés dans la Constitution qui ont empêché l’apparition d’une réelle majorité et qui ont conduit à la politique désastreuse du fameux «consensus» c’est-à-dire, à une politique à la petite semaine, là où il aurait fallu un vrai projet d’avenir.
Il faudra aussi que ce groupe développe davantage et clairement son projet de manière à ce que chacun sache exactement ce que veulent les artisans de cette initiative.
Un pacte citoyen pour sortir de la crise
Dans un article paru dans Kapitalis, était présenté il y a quelques mois un pacte pour sortir de la crise. Des éléments de ce pacte pourraient être utilisés.
Chacun pourra aussi être d’accord sur le fait que la Tunisie a de très nombreuses compétences, des personnes qui veulent vraiment le bien de leur pays et qui ont donné des preuves de compétence ailleurs qu’en politique; et ce, dans tous les domaines.
Ces personnes on vous dira qu’elles n’ont aucune compétence en matière politique. C’est une vraie plaisanterie quant on voit la classe politique actuelle.
Enfin, il faudra préparer des équipes en vue des élections et cela doit commencer très vite. Le manque d’argent pourra, en partie, être compensé par le recours à une nouvelle forme de communication à travers les réseaux sociaux qui sont capables de faire connaître rapidement et efficacement à la fois les hommes et les femmes et le programme. Réseaux sociaux qui ont permis à d’autres démocraties en «panne» d’avancer.
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