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Ben Fredj s’interroge sur l’avenir politique de la Tunisie, 8 après la révolution

Ph. d’archives.

Selon Sahbi Ben Fredj, la Tunisie est le seul pays arabe à avoir réussi à surmonter la situation critique engendrée par le terrorisme et à éviter in extremis de sombrer dans la guerre civile et elle s’efforce aujourd’hui à ne pas devenir un État failli.

Le député du bloc parlementaire de la Coalition nationale a estimé, dans un post Facebook publié aujourd’hui, mardi 18 décembre 2018, que le peuple tunisien s’est soulevé en raison du chômage, de l’absence de liberté politique et du retard de développement. Les laboratoires de la démocratie s’attendaient à observer d’importantes transformations dans la région arabe et, contre toute attente, c’est la Tunisie qui a été le point de départ des changements attendus. Ce plan de transformation du monde arabe avait été préparé au lendemain des événements du 11 septembre 2001 et du lancement du processus du «désordre créateur».

«Ce changement, on l’a baptisé le printemps arabe et il consistait à renverser ou à sacrifier les régimes dictatoriaux pour laisser place à un nouveau système régional capable de combler le vide laissé par l’empire américain, désireux de se désengager de la région et de se déplacer vers l’est, jusqu’aux frontières de la Chine. Le nouveau système tripartite dépend du pouvoir stratégique de la Turquie, du pouvoir financier et médiatique du Qatar et du pouvoir populaire de l’organisation internationale des Frères Musulmans. Ce système régional modifiera ainsi le paysage politique des pays du printemps dans une logique de construction portée par trois forces majeures: les islamistes, les élites dirigeantes traditionnelles et les nouvelles élites en gestation», a-t-il écrit.

L’objectif des laboratoires politiques et des centres de recherche est de maintenir, grâce à ce changement, la continuité des intérêts stratégiques des États-Unis, et ce pour garantir la stabilité du nouveau système régional en incluant les islamistes dans les cercles du gouvernement et en isolant le terrorisme.

Huit ans après, la vague du printemps arabe s’est abattue sur les remparts de Damas, a détruit la citadelle des Frères musulmans en Egypte, a isolé le Qatar et obligé la Turquie à s’allier avec la Russie. La Tunisie, quant à elle, a réussi à se démarquer grâce à la maturité de son peuple, à son élite et à la volonté du monde de préserver la première et dernière expérience démocratique dans la région, estime M. Ben Fredj.

 «Que devons-nous faire, nous les Tunisiens, pour assurer notre avenir ? Devons-nous terminer le processus démocratique jusqu’à ce que nous ayons enfin un Etat juste et fort et qui agit fidèlement pour le bien-être de son peuple libre? (…) Ou revivre dans un Etat dictatorial puissant et juste qui garantit la sécurité, le minimum-vital, le bien-être, nous protège du chaos et de l’obscurantisme, et ce en se fondant sur la seule légitimité de l’Etat?», s’est interrogé le député. Une question qui contient la réponse et il ne faut pas être un devin pour connaître le fond de pensée de M. Ben Fredj, qui est, on l’image, favorable à l’achèvement du processus démocratique en cours.

E. B. A.

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