Dr Dhaker Lahidheb, chirurgien cardiaque à l’hôpital militaire de Tunis et membre de l’équipe médicale soignant le chef de l’Etat, Béji Caïd Essebsi, a décidé de quitter le Courant démocratique (Attayar), parti politique qu’il a cofondé.
Le médecin a annoncé sa démission dans un post Facebook publié dans la nuit du vendredi à samedi 29 juin 2019, en précisant qu’il s’est trouvé contraint de quitter ce parti, «seule planche de salut pour le pays», selon ses termes.
Dr Lahidheb, qui a fait part de sa décision de quitter toute activité politique, ajoute que cette décision est personnelle et qu’il n’a subi aucun pression, ni professionnelle ni politique.
«Je me trouve contraint de quitter ce parti, que j’ai contribué à fonder et ce pour le protéger et pour éviter que certains le souillent pour une information que je n’ai pas communiquée», écrit encore Dr Lahidheb, et d’ajouter : «Je publie ce post pour mettre fin à une grave rumeur diffusée, à un moment délicat pour le pays. Après les injures et les insultes, je présente ma démission, maintenant que tout le monde est assuré du rétablissement du commandant suprême des forces armées».
Le médecin n’en dira pas plus, mais l’on sait qu’il a été accusé d’instrumentaliser l’état de santé de Béji Caïd Essebsi, admis à l’hôpital militaire suite à «un malaise aigu», selon les termes de la présidence de la république.
Des rumeurs sur le décès du chef de l’Etat tunisien ont été alimentées par une mauvaise communication de la présidence, dont les responsables ont fini par sortir de leur silence et rassurer l’opinion sur l’état de M. Caïd Essebsi, qui disait, hier, avoir hâte de quitter l’hôpital et de reprendre ses fonctions.
C’est pour mettre fin aux rumeurs sur le décès du chef de l’Etat que Dr Lahidheb a posté, avant-hier, sur sa page facebook le mot «stable», par allusion à l’état de santé de son prestigieux patient. C’est ce qui semble avoir provoqué des remous au sein de son ex-parti. Pris en tenaille entre ses obligations professionnelles de médecin militaire et ses engagements politiques au sein d’un parti, le praticien a préféré s’en tenir à sa blouse blanche. Et c’est sans doute une sage décision.
Y. N.
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