Fidèle à sa tradition d’ouvrir le bal avec de grands spectacles internationaux, comme ce fut le cas l’année dernière avec l’Opéra Aïda, le Festival international de Carthage a donné le coup d’envoi de sa 55e édition, le soir du jeudi 11 juillet 2019, avec le Ballet russe de Saint-Pétersbourg, reprenant le célébrissime ‘‘Le Lac des Cygnes’’.
Par Fawz Ben Ali
Le Festival international de Carthage a fait cette année la part belle à l’art du ballet en programmant trois grands spectacles internationaux : le Ballet russe de Saint-Pétersbourg, le ballet japonais Awa Dance et le Ballet chinois.
De l’euphorie du match au silence émerveillé du spectacle
Bien que le spectacle d’ouverture ait coïncidé avec le match tant attendu de l’équipe nationale tunisienne de football contre le Madagascar, le public a répondu présent et les gradins du Théâtre romain de Carthage étaient bien remplis, un pari gagné pour le Festival qui a eu la bonne idée de diffuser le match sur un écran géant avant le spectacle, afin que les festivaliers ne puissent rien rater, une première dans l’histoire du Festival de Carthage.
L’ambiance folle et euphorique de la victoire des Aigles de Carthage et de leur qualification en demi-finale a vite laissé place à un silence émerveillé chez le public carthaginois avec l’arrivée sur scène de la prestigieuse troupe russe, qui, après avoir sillonné les plus grandes scènes du monde, a fait escale pour la première fois en Tunisie et sur le continent africain, nous proposant sa version très particulière de l’un des plus grands ballets classiques ‘‘Le Lac des Cygnes’’, créé en 1877 sur une musique de Tchaïkovski et un livret de Vladimir Begitchev.
Les Journées chorégraphiques de Carthage avaient aussi programmé ‘‘Le Lac des cygnes’’ à la clôture de leur deuxième édition, le mois dernier, une adaptation signée le Ballet de l’Opéra national du Rhin et le chorégraphe tunisien Radhouane El Meddeb, mais la version que l’on a découverte hier soir à l’ouverture du Festival de Carthage était bien différente aussi bien dans le fond que dans la forme.
Dans le fabuleux univers des cygnes
Une quarantaine de danseurs et de danseuses ont commencé à apparaître sur les planches et à nous embarquer dès les premiers tableaux dans le fabuleux univers des cygnes et de cette histoire du jeune prince Siegfried et de labelle princesse Odette, inspirée d’une légende allemande, devenue au fil des années, des décennies et des siècles, l’un des plus grands chefs-d’œuvre du ballet classique.
Il faut dire que ‘‘Le Lac des cygnes’’ demeure à ce jour une source d’inspiration inépuisable pour les artistes de toutes les cultures et de tous les horizons, produisant toujours le même effet d’émerveillement chez le public.
Sous la direction artistique d’Anton Ploom, cette talentueuse troupe nous vient tout droit de Saint-Pétersbourg, là où sont nés les plus grands ballets russes, dont la mythique Académie du Ballet Vaganova, créée en 1738, plus d’un siècle avant ‘‘Le Lac des Cygnes’’.
Cette énième adaptation du chef-d’œuvre de Tchaïkovski se distingue notamment par le choix des costumes flamboyants, par son intensité dramatique, par la synchronisation époustouflante de ses danseurs qui dégagent un vrai charisme scénique, aussi bien dans les solos, dans les duos, que dans les scènes collectives.
Si la troupe russe a respecté la composition de 4 actes et la durée (2h30) de la version originelle, elle s’est toutefois permis d’apporter une touche de liberté en imaginant une fin plus heureuse et moins tragique, permettant à Siegfried et à Odette de se réunir.
Avec 25 minutes de retard, deux entractes d’une dizaine de minutes et un spectacle qui dure 2H30, le public a malheureusement fini par dépeupler les gradins bien avant la fin du spectacle, qui sera suivi, ce soir, par un autre tout aussi grandiose, donné par le ballet japonais Awa Dance.
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