Le suspense fut mince et la pièce de vaudeville politique jouée par Ennahdha et son président Rached Ghannouchi n’a finalement amusé personne : c’est Mohamed Habib Jomli qui a été désigné par le parti islamiste pour diriger le prochain gouvernement. Et ce n’est pas une blague. C’est une catastrophe.
Cet ingénieur agronome sans épaisseur intellectuelle et sans charisme politique, petit exécutant sans envergure – petite main dirait l’autre – a été choisi à d’autres candidats, de loin plus compétents, plus méritants et, surtout, plus dignes du poste de chef de gouvernement.
Mais la politique, telle que la conçoit le grand manœuvrier Rached Ghannouchi est ainsi faite : on préfère promouvoir ceux sur lesquels on a un ascendant ou sur lesquels on tient des dossiers compromettants et qui, de ce fait, ne risquent pas de désobéir. Et pour ce genre d’exercice d’aplatissement, M. Jomli est le meilleur profil dont Ennahdha puisse rêver.
Reste que pour la Tunisie en crise, avec cette désignation, le bout du tunnel va encore s’éloigner. Car que pourraient faire le binôme d’incompétents qui va régner sur le Palais du Bardo (Rached Ghannouchi) et sur celui de la Kasbah (Mohamed Habib Jomli) : les deux principaux lieux du pouvoir en Tunisie, conformément à la Constitution de 2014?
Preuve, s’il en est, de la transparence (dans le sens d’insignifiance) de l’homme bombardé chef du gouvernement: ne cherchez pas sa photo sur Google car elle n’existe pas. Et Wikipedia lui consacre deux ou trois lignes. Et c’est tout dire…
I. B.
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