Tout a commencé avec un rêve vieux de quelques années : installer une œuvre d’art sur l’avenue Bourguiba, au centre-ville de Tunis, en commémoration de la révolution du 14 janvier 2011. Le projet a enfin abouti : «حريّة Liberty Liberté» de l’artiste Inkman est installée au cœur de l’avenue, au niveau de l’hôtel Carlton. 1,5/2/3,80m, acier inoxydable.
Houssem Aoudi et Karim Ben Smail, passionnés des arts et de la Tunisie, ont exposé leur projet à un petit groupe d’amis dont ils connaissaient le patriotisme, la confiance en l’avenir de la Tunisie et leur sensibilité à l’art : Taieb Bayahi, Lassaad Kilani et Koraich Ben Salem ont dit oui sans hésiter, et la Délégation de l’Union européenne en Tunisie a soutenu le projet dès les premières heures.
L’appel de la liberté au cœur de Tunis
Un mois plus tard, Inkman installait «Liberty» sur les lieux qui ont vu naître la démocratie tunisienne. Un symbole de la fierté des Tunisiens et de leurs acquis, au-delà des difficultés que traverse le pays.
Cette première œuvre d’art publique de l’avenue inspirée par la société civile est un hommage aux martyrs qui ont donné leur vie pour que nous ayons cette liberté. C’est un message d’espoir d’un avenir meilleur pour notre pays et un témoignage d’art, d’élégance et de beauté made in Tunisia.
Le 14 janvier a enfin son monument symbolique, qui inscrit dans le paysage urbain le «Dégage !» qui est parti de ces lieux, et dont les ondes agitent encore le monde.
Cela a commencé loin de Tunis, un 17 décembre 2010. Un mois de révoltes et d’affrontements à Sidi Bouzid, Meknassy, Menzel Bouzaiane, Thala, Kasserine, Regueb, Kairouan, Bizerte, Sfax… Et l’on avait encore en mémoire les soulèvements du bassin minier de Gafsa, de Skhira et de Ben Guerdane. La révolte gagnait entre-temps Tunis, menée par les avocats à la Kasbah, les jeunes à la cité Ettadhamen, les artistes sur les marches du théâtre municipal, les syndicalistes sur la place Mohamed Ali.
Mais déjà, à Tunis dès le 22 mai 2010, Nhar 3la 3ammar («Sale journée pour Ammar»), le signal avait été donné. Une jeunesse rebelle et déterminée était décidée à investir le cœur de Tunis, défiant le pouvoir là où il se croyait chez lui. Des T-shirts blancs pour seule arme, elle contourna les obstacles et se réappropria la ville. Elle ne s’arrêtera plus…
«Liberty» jette un pont entre le passé et l’avenir
L’heure a sonné. Nous sommes le 14 janvier 2011.
Jeunes et vieux, femmes et hommes, élite et ouvriers. Le peuple tunisien choisit le lieu du dernier acte de sa révolution : c’est sur l’Avenue, au centre de Tunis, qu’il scellera le destin du pays, redéfinira le futur du monde arabe et accélérera son Histoire.
Épicentre des Printemps arabes, l’avenue Bourguiba est depuis ce jour le lieu de naissance de la démocratie tunisienne.
Cela fera bientôt 10 ans !
Aujourd’hui, une initiative citoyenne inscrit ce moment de liberté et de dignité dans l’espace urbain à travers une œuvre d’art : «Liberty», qui se veut aussi un hommage aux victimes du passé, un témoignage de mémoire et un message d’espoir pour les générations à venir. L’œuvre d’art incarne notre démocratie, promesse d’un avenir meilleur et seule issue pour notre pays.
C’est à Inkman, jeune artiste tunisien, grand talent éclos après la Révolution, que nous devons l’expression artistique de cet hommage. Il nous offre, ainsi qu’à tous les Tunisiens, une œuvre résolument optimiste. Elle appartient à tous ceux qui sont épris de liberté, à tous les Tunisiens.
En évocation, elle est sera accompagnée d’un livre, suite de textes qui proclament cette liberté.
Source : communiqué.
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