Dans un communiqué publié dans la nuit du lundi 11 au mardi 12 mai 2020, le parti islamiste Ennahdha est revenu sur la dissolution de son bureau exécutif, décidée par son président, Rached Ghannouchi. Le Guide suprême est plus déterminé que jamais à régner sans partage. Les ambitieux n’ont qu’à aller se rhabiller…
«Suite aux informations ayant circulé sur la dissolution du bureau exécutif, nous tenons à préciser que le président du mouvement Rached Ghannouchi a annoncé, mercredi dernier, son intention d’apporter certaines modifications à sa composition, pour répondre aux exigences de la conjoncture actuelle», lit-on dans le communiqué d’Ennahdha, publié après que plusieurs médias aient relayé l’information relative à la décision du chef islamiste.
Ennahdha a confirmé dans ce même communiqué que l’actuel bureau exécutif a été chargé des affaires courantes, tout en appelant tous ses membres à poursuivre leurs missions, jusqu’à la mise en place des modifications et de la nouvelle composition, après son adoption par le conseil de la Choura.
Rappelons que Mohamed Khalil Baroumi, membre du bureau exécutif d’Ennahdha, avait rapporté, lundi soir, à l’agence Tap, que le chef du parti, a décidé de dissoudre le bureau exécutif.
En fait, le communiqué d’Ennahdha confirme ce que nous avions écrit ici même : Ghannouchi veut renforcer sa mainmise sur son politburo au moment où la guerre pour sa succession s’intensifie, et pour cela, il va chercher à faire dégager les dirigeants historiques et les éléments récalcitrants pour placer ceux proches de son fils, Mouadh, qu’il prépare à lui succéder.
Cela, même Bourguiba et Ben Ali, qu’il critiquait pour leur despotisme et leur népotisme, n’ont pas osé le faire. Mais on doit s’attendre à tout de ce dinosaure de la vie politique tunisienne.
Cependant, les mêmes causes produisant généralement les mêmes effets, on peut parier sur une fin prochaine d’Ennahdha, un parti monolithique à l’ancienne, dont les fissures et les divisions sont devenues si criardes que ses dirigeants vont avoir du mal à faire taire plus longtemps.
Y. N.
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