Le chef du parti islamiste, Rached Ghannouchi, a décidé aujourd’hui, lundi 11 mai 2020, de dissoudre le bureau exécutif d’Ennahdha et de le charger provisoirement de la gestion des affaires courantes. Une nouvelle manœuvre pour imposer son contrôle total sur le parti islamiste, en attendant de placer à sa tête son fils Mouadh.
Mohamed Khalil Baroumi, membre du bureau exécutif d’Ennahdha, a précisé, dans une déclaration à l’agence Tap, que cette annonce a été faite par Rached Ghannouchi, durant la réunion du bureau exécutif consacrée à l’évaluation du rendement de cette instance, a-t-il dit.
Rached Ghannouchi a donc appelé à l’élection d’un nouveau bureau exécutif, dont la liste des membres sera soumise, pour validation, au Conseil de la Choura, conformément au règlement interne du parti, qui permet également la dissolution du bureau exécutif.
Les membres de l’actuel bureau exécutif, à l’instar de Noureddine Bhiri, Maherzia Laabidi, Ali Laarayedh, Abdelfatah Mourou ou encore Zied Laadhari, qui avait renoncé à toutes les responsabilités au sein d’Enanhdha, en novembre dernier, n’ont pas encore commenté, du moins publiquement, cette décision du cheikh islamiste, qui cherche visiblement à placer des hommes plus sûrs dans cette instance qu’il dirige d’une main de fer, une sorte de politburo à la Soviétique où tout se décide.
Parmi ces hommes sûrs, son fils Mouadh, qui hante depuis quelque temps les coulisses du siège du mouvement au quartier de Monplaisir, à Tunis.
Les mauvaises langues disent que le cheikh, voyant les candidats à sa succession de bousculer au portillon, semble avoir décidé de placer son fils à la tête du parti qu’il avait fondé il y a un demi-siècle. Et pour préparer la voie à ce dernier, il doit faire dégager les dirigeants historiques et les éléments récalcitrants.
Pour l’instant, le parti n’a fait aucune déclaration officielle à propos de cette décision, qui, on l’imagine, ne va pas manquer de faire des vagues.
Y. N.
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