«Au vu des attroupements devant les boutiques de prêt-à-porter, dans les moyens de transport public et les pâtisseries, la question de la réouverture des mosquées avec des précautions particulières ne constitue pas plus de danger pour la santé des citoyens que ce que nous voyons tous les jours, surtout que nous approchons des dix derniers jours du mois de ramadan. Peut-être que les prières des fidèles seront entendues par Dieu qui nous préservera de cette épidémie».
Voilà ce qu’écrivait «cheikh» Walid Jalled, député Tahya Tounes, sans ironie aucune, dans un post publié hier soir, jeudi 14 mai 2020, sur sa page Facebook, et dont la signification et la visée nous semblent pour le moins ambiguës. Car, il n’échappe pas au président de l’Avenir sportif de Soliman que les rassemblements, où qu’ils soient, sont un grand vecteur de transmission du virus du Covid-19.
Et puis, les écarts observés observés devant les boutiques de prêt-à-porter, dont il va falloir attendre les répercussions sanitaires dans les prochains jours, ne sauraient justifier d’autres écarts, comme la réouverture des mosquées ou, pourquoi pas aussi, des stades, tant qu’on y est.
Walid Jalled cherche-t-il par ce post populiste à gagner la sympathie de ceux qui appellent à la réouverture des mosquées ou, plus pernicieusement, et consensus oblige, à améliorer ses relations, jusque-là plutôt heurtées, avec ses collègues députés de la mouvance islamiste (Ennahdha, Al-Karama) ?
Difficile, en effet, de croire qu’un homme aussi intelligent confonde mosquées et pâtisseries ou croit que les prières, plus que la distanciation physique et le port des masques, pourront préserver les citoyens de la contamination par le Covid-19.
I. B.
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