Dans sa première déclaration médiatique suite à la chute de la motion de retrait de confiance au président du Parlement, Rached Ghannouchi, Oussama Khelifi, chef du bloc parlementaire de Qalb Tounes, n’a pas avoué que son parti a décidé de soutenir le leader islamiste. Au contraire, il a choisi de faire durer encore plus la pièce de théâtre...
«Aujourd’hui, nous avons exercé notre droit démocratique en tant que députés, et nous avons fait parler notre conscience. Personne n’a le droit de remettre en question l’autre parce que personne n’a la vérité», a-t-il déclaré à Express FM, ajoutant que les députés de son bloc «ne sont pas pas satisfaits de la chute de la motion de retrait de confiance à Ghannouchi, ni contents de ce qui arrive au Parlement».
Pourtant, selon toute vraisemblance, le bloc Qalb Tounes, qui est – comme par hasard – le seul à ne pas avoir affiché sa position officielle envers la motion de censure, a finalement opté pour le soutien de Rached Ghannouchi, comme en témoignent les 18 bulletins de vote nuls et la démission de la députée, Lilia Bellil, du parti après avoir subi des pressions suite à sa décision de voter pour la destitution du chef d’Ennahdha.
Que cherche M. Khelifi donc à travers cette déclaration ? Perdre le peu de crédibilité qui reste à son parti, qui avait promis à ses électeurs de ne jamais s’allier à Ennahdha ? Montrer qu’il n’a aucun principe ni sens de l’éthique ? Si tels sont ses réels objectifs, il est vrai qu’il est difficile de faire mieux.
C. B. Y.
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