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Contrat de lobbying conclu par Nabil Karoui en 2019 : Yadh Elloumi nie tout

Le dirigeant et député de Qalb Tounes, Yadh Elloumi, a cruellement manqué de créativité dans sa réponse lorsqu’il a été interrogé, ce mercredi 11 novembre 2020, sur Shems FM, sur le rapport de la Cour des comptes, qui a confirmé hier le recours illégal du président du parti, Nabil Karoui, à une société de lobbying étrangère, lors de la campagne électorale présidentielle de 2019.

Alors que le contrat en question – conclu avec la société de lobbying “Dickens and Madson” contre la coquette somme de 2,85 millions de dinars (dépassant, pour le coup, le seuil fixé par la loi électorale de près de 200%) – apparaît sur le site officiel du ministère de la Justice américain et que le dirigeant de ladite société, Ari Ben-Menashe, avait, lui-même, révélé aux médias les détails du deal, Elloumi a quand même trouvé le moyen de nier l’opération, ou, dit plus simplement, de mentir…

Toutefois, il a cruellement manqué d’originalité et a repris la vieille excuse sortie en 2019 par Nabil Karoui, selon laquelle ce dernier ne connaîtrait pas l’homme qui a signé le contrat pour son compte… un certain Mohamed Bouderbala.

Elloumi veut donc nous faire croire qu’il y a une personne dans la nature qui a payé des millions de dinars pour aider Nabil Karoui à remporter la présidentielle de 2019, sans qu’il n’y ait le moindre lien entre les deux hommes.

«La Cour des comptes s’est basée sur Facebook pour émettre son rapport», a ridiculement ajouté le député.

Rappelons qu’Ari Ben-Menashe, ancien officier du renseignement de l’armée israélienne, avait déclaré, en octobre dernier, au journal canadien “Globe and mail puis au journaliste tunisien Zouhaïr Taba, qu’il avait rencontré Nabil Karoui chez lui pour s’accorder sur les modalités du contrat de lobbying, et que Mohamed Bouderbala n’est autre que le représentant légal de l’avocat de Karoui, Mohamed Zaanouni.

Notons, par ailleurs, que d’autres infractions de taille avaient été commises par Nabil Karoui avant les élections législatives et présidentielle de 2019, comme le fait d’avoir utilisé son association, Khalil Tounes, et sa chaîne de télévision, Nessma, pour mener sa campagne électorale. Le tout a été accompagné d’un silence complice de l’organe qui était censé remettre les choses dans l’ordre, à savoir l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie).

Cherif Ben Younès

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