L’agence de notation Fitch Ratings a publié le 21 juin 2021 un rapport intitulé «Tunisian Banks Near-Term Prospects Still Very Challenging». Traduite : «Les perspectives à court terme des banques tunisiennes restent très difficiles».
Fitch Ratings maintient ses perspectives négatives sur le secteur bancaire tunisien et les notes de qualité des actifs des banques, signalant que la qualité du crédit du secteur pourrait encore s’affaiblir en 2021.
Fitch s’attend à ce que l’environnement opérationnel des banques reste difficile au lendemain de la pandémie de coronavirus, malgré les prévisions de 4% de croissance économique cette année.
Le programme de report des prêts de la Tunisie se termine en septembre 2021 et certaines mesures d’abstention pour les banques expirent fin 2021. Par conséquent, les experts de l’agence internationale pensent que la détérioration sous-jacente de la qualité des actifs deviendra de plus en plus visible dans les mesures publiées.
De plus, le passage des banques tunisiennes à IFRS 9 à partir de la fin de l’exercice 2021 affaiblira probablement les mesures de qualité des actifs déclarées et nécessitera un provisionnement supplémentaire étant donné l’utilisation de données prospectives dans leurs des modèles. Cependant, les banques peuvent être autorisées à introduire progressivement l’impact sur le capital des provisions supplémentaires au fil du temps.
Ce nouveau rapport de Fitch est plutôt inquiétant quant à l’avenir immédiat du système bancaire tunisien. Tout en établissant un tableau approfondi des fragilités des principales banques tunisiennes, le rapport énumère les risques qu’elles encourent d’ici là fin de 2021.
Ces risques viennent, surtout, de l’impact de la pandémie de la Covid-19 sur l’économie, de la fragilisation des actifs des banques et des risques de non-couvertures de nombreux prêts, de la dépendance grandissante des obligations gouvernementales… et des risques encourus par la dérive budgétaire, de l’absence de politiques gouvernementales de relance économique et du poids grandissant de la récession économique.
Le rapport annonce des perspectives plutôt négatives et annonce les mauvaises conclusions d’un second rapport de l’agence attendu d’ici 5 jours. Et cela arrive au plus mauvais moment où le pays est bloqué par une crise institutionnelle au sommet de l’Etat et où, pour mobiliser la somme de 23 à 24 milliards de dinars dont elle a besoin pour boucler son budget de 2021, le gouvernement Mechichi est en négociation avec le Fonds monétaire international (FMI) pour un nouveau prêt de 4 milliards de dollars, soit 11 milliards de dinars, même pas la moitié de la somme manquante pour boucler le budget de l’exercice en cours.
I. B.
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