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Que fait Kaïs Saïed pour sortir la Tunisie de la crise ?

On l’attendait à Sfax, qui croule depuis plusieurs jours sous les amoncellements d’ordures ménagers et industriels en raison de problèmes de collecte et de gestion, le président de la république, mais Kais Saied, est descendu, hier, dimanche après-midi, à l’avenue Habib Bourguiba, à Tunis… pour prendre un café.

Par Imed Bahri

La scène est presque grotesque : le chef de l’État, escorté par des membres de son service de sécurité, traverse l’avenue Habib Bourguiba et s’arrête pour discuter avec les citoyens qui prennent des selfies avec lui.

Tout cela est charmant, mais que veut prouver M. Saïed par ce genre d’activités dont on on a du mal à saisir l’intérêt pour un pays qui croule sous les problèmes, et dont le moindre des soucis n’est pas de mobiliser les fonds nécessaires pour boucler le budget de l’État pour le restant de cette année et l’année prochaine ou de soulager les habitants de Sfax, la seconde ville du pays, qui n’en peuvent plus de respirer la fumée des feux d’ordures amassées à tous les coins de rue parce que les autorités concernées ne savent plus où s’en débarrasser ?

Cherche-t-il à prouver sa grande popularité attestée par les sondages d’opinion ou seulement à la… goûter et à profiter de cette brusque notoriété que lui vaut son populisme écœurant de platitude et de suffisance, et non point ses réalisations, car deux ans après sa prise de pouvoir, les Tunisiens attendent toujours de voir ses promesses de réformes réalisées ?

Monsieur le président, le pays traverse une crise multiforme et il a besoin que l’on s’occupe de ses vrais problèmes et non qu’on l’occupe par des postures futiles et des discours abêtissants, qui n’ouvrent aucune perspective pour l’amélioration de la vie quotidienne des citoyens.

Monsieur le président, vous ne pouvez plus justifier l’aggravation de la situation générale dans le pays par les manquements des autres, car, depuis le 25 juillet dernier, vous avez proclamé des «mesures exceptionnelles» en vertu desquelles vous avez cumulé tous les pouvoirs.

Aussi, et si vous ne faites rien pour soulager les souffrances des Tunisiens et que, par votre immobilisme, vous en arrivez à tromper toutes leurs attentes, votre popularité fondra bientôt comme neige au soleil et vous risquerez sérieusement d’être conspués par eux.

Alors, de grâce, rappelez-vous que la présidence de la république est d’abord une charge, la plus lourde qu’un citoyen puisse assumer, et non seulement un honneur, des protocoles et des postures.

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