Tunisie : Saïed plaide pour un meilleur contrôle des transactions financières

Lors la réunion qu’il a eue vendredi 8 septembre 2023 avec le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) Marouane Abassi, a souligné la nécessité pour la Commission tunisienne des analyses financières (CTAF) de poursuivre le contrôle des transferts des fonds et de lutter contre le blanchiment d’argent et les financements suspects. (Ph. Saïed discute avec Gamha avant l’arrivée de Abassi).

Au cours de cette réunion au siège de la BCT, à laquelle a pris part la vice-présidente Nadia Gamha, Saïed a estimé que la commission doit jouer son rôle comme il se doit, indiquant que les transferts de fonds par la poste ou par les banques devraient être strictement contrôlés et que l’État n’épargnera aucun effort pour lutter contre la corruption.

Il a, dans ce contexte, évoqué les transferts de fonds destinés aux migrants subsahariens transitant par la Tunisie, ainsi que les fonds destinés, selon lui, aux partis politiques, et qui requerraient davantage de surveillance de la part des autorités financières, laissant ainsi entendre que ces mouvements de fonds en provenance de l’étranger ne sont pas suffisamment tracés.   

Saïed a aussi discuté avec Abassi et Gamha de plusieurs dossiers, dont ceux de l’indépendance de la BCT et de la possibilité de financement de l’économie nationale par la Banque centrale directement et sans passer par les banques commerciales.

«À l’heure actuelle, la politique monétaire est encore sous contrôle grâce à la disponibilité des réserves de devises couvrant environ 117 jours d’importations, et l’accord avec le FMI ne devrait pas être unilatéral mais devrait prendre en considération l’aspect humanitaire», a dit le président, réitérant ses critiques habituelles adressées au système monétaire international jugé injuste et inhumain.

«Les notations souveraines accordées à la Tunisie par les agences internationales sont basées sur des critères non innocentes», a indiqué le chef de l’Etat, remettant ainsi en cause la crédibilité de ces agences dont les notations seraient, selon lui, orientées.

Le président a aussi souligné l’importance de la valeur travail et de la création de richesse en Tunisie et la nécessité de fournir toutes les incitations nécessaires aux entrepreneurs et investisseurs, dont certains, selon lui, sont parfois confrontés à la bureaucratie et à la corruption qui les font fuir, rappelant à cet égard le nécessaire combat à mener pour assainir l’administration publique des éléments qui nuisent aux intérêts de l’Etat. Il a, dans ce contexte, souligné l’importance de la coordination des efforts de tous les acteurs et intervenants pour réussir l’essor économique du pays.

Le gouverneur Abassi a déclaré de son côté que la politique monétaire et le taux de change en Tunisie sont toujours sous contrôle, malgré les conjonctures difficiles, et que la BCT a soumis les projets du code des changes et de loi relatif aux transactions financières à la présidence du gouvernement, loi qui devrait, selon lui, aider à libérer l’initiative et les transactions financières.

«La situation monétaire en Tunisie est meilleure que les prévisions de 2022 et ce malgré la guerre russo-ukrainienne», a encore précisé Abassi, qui a évité de débattre de la question de l’indépendance de l’Institut d’émission avec le chef de l’Etat qui semblait pourtant la remettre sérieusement en question.

I. B. (avec Tap).

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