Méditerranée : le niveau de la mer monte trois fois plus vite que les prévisions

Dans certaines zones de la Méditerranée, le niveau de la mer augmente trois fois plus vite que les estimations faites jusqu’à présent : plus de 38 500 kilomètres carrés de côtes seront bientôt menacés d’inondation. (Illustration :
Les inondations d’octobre 2022 à Héraklion sur l’île de Crète).

C’est ce qu’indique l’étude signée par trois chercheurs italiens des bureaux de Rome et de Bologne de l’Institut national de géophysique et de volcanologie (INGV) et de l’Université néerlandaise de Radboud, publiée dans la revue Environmental Research Letters.

Pour l’Italie, les côtes les plus menacées sont celles du Frioul-Vénétie-Julienne, de la Vénétie, de l’Émilie-Romagne et du nord des Pouilles du côté de l’Adriatique, ainsi que celles de la Toscane, du Latium et d’une partie de la Sardaigne du côté de la Tyrrhénienne.

La cause de ce changement à la hausse des projections d’élévation du niveau de la mer réside dans le phénomène d’affaissement. «L’affaissement, c’est-à-dire le lent mouvement vers le bas du sol dû à des causes naturelles ou anthropiques, joue un rôle crucial dans l’accélération de la montée du niveau de la mer le long des côtes, déclenchée par le réchauffement climatique depuis 1880», observe Marco Anzidei, de l’INGV, premier auteur de l’étude menée avec Antonio Vecchio et Enrico Serpelloni. «Nos analyses montrent que, précisément à cause de l’affaissement, dans certaines zones de la Méditerranée, le niveau de la mer augmente presque trois fois plus vite que dans les zones stables», ajoute Vecchio de l’université Radboud.

Dans l’étude, observe Serpelloni, on a utilisé des données provenant de systèmes de navigation par satellite, qui permettent de calculer de manière extrêmement précise la vitesse de déplacement vertical du sol. A la lumière de ces données, les trois chercheurs ont recalculé les projections actuelles jusqu’à 2150 dans 265 zones de la Méditerranée. «Dans les zones jugées les plus à risque, les impacts sur l’environnement, sur les activités humaines et sur les infrastructures seront plus importants», affirme Anzidei : «Il est donc nécessaire, conclut-il, d’entreprendre des actions concrètes pour soutenir les populations côtières».

Traduit de l’italien.

D’après Ansamed.

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.