La Tunisie pourra-t-elle produire 14 millions de tonnes de phosphates en 2030 ?

Le gouvernement se donne pour objectif de produire 14 millions de tonnes de phosphate commercial par an à la fin de 2030, sachant que la Tunisie n’en produit aujourd’hui qu’à peine 3 millions de tonnes. L’impossible n’est certes pas Tunisien, mais tout de même, on se serait volontiers contenté produire de 8 millions de tonnes d’ici cinq ans, soit notre production de 2010, pour ne pas nous bercer d’illusions!  

Ce chiffre de 14 millions de donnes, qui nous semble irréaliste voire délirant, a été cité lors d’un conseil ministériel restreint (CMR) tenu  mercredi 5 mars 2024 au Palais du gouvernement à la Kasbah, sous la présidence du chef du gouvernement, Kamel Madouri et consacré à la situation du Groupe chimique tunisien (GCT) et au plan d’action pour la production, le transport et la transformation du phosphate pour la période 2025-2030, ainsi que la mise en place d’un mécanisme permanent de suivi de sa mise en œuvre.

Le conseil a décidé la création d’une unité industrielle de production de monophosphate fin et de monophosphate de calcium granulé à Skhira, avec une capacité de production annuelle estimée à 250 000 nous apprend un communiqué de la Kasbah.

Le CMR a décidé, aussi, la réhabilitation des unités d’acide sulfurique, l’augmentation de leur disponibilité et la mise en œuvre du programme de maintenance des machines lourdes et des camions. Et approuvé la mise en place d’une unité industrielle de production d’acide phosphorique purifié, toujours à Skhira, avec une capacité de production annuelle estimée à 60 000 tonnes.

Il a été convenu, en outre, de créer une unité de purification de l’acide phosphorique de cadmium à Medhila, dotée une capacité de production annuelle estimée à 180 000 tonnes.

Le GCT sera, par ailleurs, appuyé pour financer les composantes restantes du projet Medhila 2 et créer des unités pilotes de production d’ammoniac vert à Gabès, de production d’acide phosphorique à Skhira et d’engrais phosphatés granulés à Medhila.

Le CMR a convenu la mise en place d’unités de valorisation du fluor émanant des unités de production d’acide phosphorique à Gabès, Skhira et Medhila et d’installer des unités pour traiter les émissions des unités de production d’acide phosphorique à Gabès, Skhira et Medhila pour améliorer la situation environnementale.

Il a été décidé également de retirer le phosphogypse de la liste des déchets dangereux et de l’inscrire en tant que produit à valeur ajoutée et de l’utiliser dans divers domaines selon des conditions préfixées et d’exonérer le GCT de la TVA sur les intrants des engrais destinés au marché local.

La ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Energie, Fatma Thabet Chiboub a, lors du CMR, présenté un exposé comportant les programmes et les plans d’action des différents intervenants dans le secteur du phosphate, mettant l’accent sur les principaux résultats prévus dans le cadre du programme futur et précisant que le renforcement du rythme de production se fera par étapes au cours des prochaines années avec pour objectif d’atteindre 14 millions de tonnes par an à la fin de 2030.

Le programme prévoit également de fixer les besoins logistiques de transport et de transformation du phosphate, outre la gouvernance des ressources en eaux et la garantie des conditions de travail adéquates dans le bassin minier et Gabès.

La deuxième partie du conseil ministériel a été consacrée à la situation actuelle du GCT et son plan d’action 2025/2030, ainsi que les recommandations à même de renforcer la productivité du groupe.

Ce programme vise à augmenter de 80% l’activité des usines à l’horizon 2028.

Avec Tap.

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