Selon un dernier sondage d’opinion réalisé par Sigma Conseil et dont les résultats ont été publiés aujourd’hui, dimanche 7 avril 2019, par le journal ‘‘Al-Maghreb’’, le parti nouvellement créé Tahya Tounes supplante Nidaa Tounes dans les intentions de vote pour les législatives. Et se positionne à la seconde place derrière Ennahdha.
Par Imed Bahri
Le parti islamiste est crédité de 24,3% d’intentions de vote, suivi de Tahya Tounes, créé récemment par les partisans du chef du gouvernement Youssef Chahed, en deuxième position avec 16,8%, talonné par Nidaa Tounes, la maison des Caïd Essebsi père et fils, 3e avec 16,3%.
La percée du PDL de Abir Moussi
Autre nouveauté, le Parti destourien libre (PDL), dont la présidente, Abir Moussi, est en train de monter dans les sondages et d’occuper le terrain médiatique, arrive en 4e position, avec 9,9% d’intentions de vote, devançant le Front populaire, aux prises actuellement avec des divisions et des querelles de leadership, qui recueille 6,7 % et arrive en 5e position.
Avec 5,6 %, le Courant démocratique (Attayar) du couple Mohamed et Samia Abbou, vient en 6e position , suivi du mouvement Echaab (3,8%), Afek Tounes (3%), le Courant Al-Mahabba (2,6%), Machrou Tounes de Mohsen Marzouk (2,6%), Harak Tounes Al-Irada de l’ancien président par intérim Moncef Marzouki (,4%), Al-Moubadara de Kamel Morjane (1%), Beni Watani de Saïd Aïdi (1%), puis Al-Badil Ettounsi de l’ancien chef de gouvernement provisoire Mehdi Jomaa (0,8%).
Ces résultats requièrent quelques remarques sur l’absurdité du paysage politique actuel.
D’abord, Ennahdha reste au niveau qui a toujours été le sien (entre 20 et 25%) et qui représente le noyau dur de son électorat islamiste. Autant dire qu’il aura beaucoup de mal à décoller ou à espérer recueillir une majorité l’habilitant à gouverner seul. Malgré toutes les concessions faites, notamment sur le plan idéologique, le parti islamiste n’inspire pas confiance en dehors de sa famille politique.
La division du front centriste… fait le lit d’Enahdha
Ensuite, le front centriste, regroupant les partis dit progressistes et laïques (libéraux et socio-libéraux) sont très divisés et leur division profite surtout à leur adversaire commun, Ennahdha. Ensemble (Yahya Tounes, Nidaa Tounes, PDL, Machrou Tounes, Afek Tounes, Beni Watani, Al-Badil Ettounsi…), ils pourraient recueillir plus de 50% des voix et pourraient constituer une coalition gouvernementale en mesure de gouverner avec une majorité confortable.
Seule cette improbable coalition, dont on doute qu’elle puisse être constituée, en raison des querelles des ego, pourrait mettre fin à la domination d’Ennahdha.
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