La Tunisie peine encore à relancer sa production de phosphate. Elle en produisait plus de 8 millions de tonnes annuelles (mt/a), avant la révolution. En 2018, notre pays s’est contenté de 2,8 mt/a. L’activité devrait retrouver une certaine force cette année, avec des prévisions de 4,1 mt/a. En 2020, les 6 mt/a sont à la portée…
C’est ce qu’a déclaré le ministre de l’Industrie et des PME Slim Feriani aujourd’hui, jeudi 21 novembre 2019, au site économique ‘‘Bloomberg’’, nuançant tout de même cet optimisme que la reprise de ce secteur dépendra des solutions nécessaires et urgentes qui devront être appliquées aux «graves difficultés économiques» dont souffre la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG).
Pour le ministre, il n’y a pas de mystère: «Il faut, au plus vite, redonner un coup de fouet à la production et la productivité», et, allant droit au but, il ajoute que «plusieurs des 30.000 employés de la Compagnie sont ce que j’ose qualifier de ‘‘travailleurs fantômes’’ qui ont été embauchés uniquement pour maintenir une certaine paix sociale.»
C’est ce climat de mauvaise gouvernance, de laisser-aller, d’anarchie et de désinvolture qu’a généré la révolution du 14 janvier 2011 qui a eu raison du plein régime de la CPG. A tel point que, selon Slim Feriani, le nombre d’employés de l’entreprise nationale a été multiplié par trois de ce qu’il était en 2010, «et plusieurs de ces nouvelles recrues ne sont ni en train de produire ni d’ajouter de la valeur.»
Le ministre sortant conseille à son successeur dans la nouvelle équipe gouvernementale qui prendra bientôt la relève: «une des solutions premières devrait consister, avant toute autre chose, à créer des emplois réels», c’est-à-dire une solution qui ne ménagera les nombreuses susceptibilités – syndicalistes, régionalistes et populistes… Bref, ce que M. Feriani n’a pas lui-même réussi à faire. Cherchez l’erreur !
M. Ch.
Donnez votre avis