Le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et chef du parti islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi, est revenu ce matin, mercredi 15 janvier 2020, sur la polémique suscitée par les privilèges accordés à Habib Khedher, son chef de cabinet et son neveu, élevé au rang de ministre. Si ce n’est pas du népotisme, celui lui ressemble beaucoup…
Rached Ghannouchi dit ne pas s’expliquer cette polémique (alors que le prédécesseur de Habib Khedher avait le rang de secrétaire d’état) : «Nous n’avons pas besoin de philosopher sur cette affaire car cette décision s’inscrit dans la réhabilitation du rôle du parlement, en tant que première institution de souveraineté en Tunisie», a-t-il dit. En d’autres termes, la réhabilitation du parlement commence par… la promotion de son neveu ! Faut-il en rire ou en pleurer ?
«Les deux autres institutions de souveraineté, à savoir les présidences de la république et du gouvernement, comptent un grand nombre de ministres. Nous ne sommes pas dans un régime présidentiel, et l’Assemblée est la première institution», a insisté le chef du parti islamiste. Et de conclure fermement : «Quant à moi, je suis le président élu de cette première institution». Donc, en d’autres termes: «Je suis l’homme le plus puissant en Tunisie et je suis libre de faire ce que je veux» (c’est nous qui traduisons).
En effet, M. Ghannouchi est dans son rôle de président du parlement et il peut choisir les membres de son équipe et leur donner les postes qu’il estime dignes de leur rang. Le problème, car problème il y a, c’est qu’il s’agit, dans le cas présent, de son neveu, et en politique, attribuer des privilèges à des proches, cela s’appelle népotisme et c’est une forme de corruption…
Mais M. Ghannouchi appartient au vieux monde des dictateurs et il n’a pas les moyens intellectuels de saisir l’incongruité de son raisonnement.
Y. N.
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