Les «purs» d’Attayar et les «durs» d’Echaâb qui ne veulent pas d’Ennahdha, d’Al Karama et encore moins du Parti destourien libre (PDL) d’Abir Moussi dans la prochaine coalition gouvernementale courent naïvement mais vainement jusqu’à l’essoufflement derrière Nabil Karoui pour tenter de rallier sa formation politique Qalb Tounes à la coalition gouvernementale qu’ils espèrent construire.
Par Imed Bahri
Apparemment, Karoui n’est plus «kikha» (terme par lequel les enfants tunisiens désignent ce qui n’est pas propre) pour les «purs» d’Attayar et les «durs» d’Echaâb et ils lui font la cour ce qui les abaisse au yeux de leurs électeurs mais n’est pas pour déplaire au principal intéressé.
Karoui est Karoui et il ne changera jamais
Bien au contraire, voir ceux qui hier encore le traitaient de tous les noms lui faire aujourd’hui les yeux doux lui fait plaisir, un malin plaisir cynique. D’ailleurs pour le moment, il les laissera lui faire la cour aussi longtemps que possible pour mieux les ridiculiser et les décrédibiliser afin qu’ils ne puissent plus le critiquer dans l’avenir – sinon il leur rappelle cet épisode où ils lui faisaient pitoyablement la cour – puis il les laissera tomber, comme il avait déjà fait tomber ses propres électeurs.
Ces naïfs apprendront au moment venu que Karoui est Karoui et qu’il ne changera jamais et ils payeront très cher leur naïveté ou plus précisément leur bêtise politique. Car, s’il était un tant soit peu connaisseurs dans ce domaine, ils sauraient que jamais au grand jamais Nabil Karoui ne lâchera ses amis d’Ennahdha et d’Al-Karama qui lui ont concocté un beau projet de loi sur l’audiovisuel qui le libérera de toutes les contraintes et de quelques casseroles parmi celles qu’il traîne.
Ils seront les dindons de leur propre farce
Se croyant rusés, les naïfs d’Attayar et d’Echâab qui courent vainement derrière Karoui et excluent Mme Moussi doivent savoir que même si par miracle, le patron de Nessma les rejoignait, ils n’atteindront pas la majorité absolue. Les «purs» perdent leur pureté en courant derrière le sulfureux Karoui, un homme poursuivi en justice dans des affaires d’évasion fiscale, de corruption financière et de blanchiment d’argent, mais en plus, ils ne parviendront pas à bricoler une coalition gouvernementale aussi faible soit-elle et aussi aléatoire soit-elle. Mieux vaut conserver au moins son honneur.
Une dernière remarque pour la route : les «purs» d’Attayar et les «durs» d’Echaab sont aujourd’hui très copains, mais cette alliance est conjoncturelle et passagère, car les deux formations, contrairement à ce qu’aiment penser leurs dirigeants, ont beaucoup plus de divergences idéologiques que de convergences de vues. La cassure est presque inévitable…
Donnez votre avis