L’organisation I watch a appelé le chef du gouvernement, Hichem Mechichi, à renoncer à la désignation de Hedi Khairi comme nouveau ministre de la Santé publique, dans le cadre du remaniement ministériel, étant donné qu’il fait face à des soupçons de corruption.
Dans un communiqué publié mercredi, 20 janvier 2021, I watch a précisé que le doyen de la faculté de médecine de Sousse est soupçonné d’avoir falsifié un dossier lié à une l’affaire de meurtre prémédité dans lequel, son frère, l’avocat Jamel Hajji, était impliqué, et que de ce fait, il pourrait être appelé à tout moment à se présenter devant le juge d’instruction.
Il existerait, selon l’ONG, un réseau de relations suspectes et de conflits d’intérêts axé autour des frères Hedi Khairi et Jamel Hajji, qui est accusé du meurtre d’un citoyen de 20 ans, ayant fait irruption chez lui, le 17 juillet 2019.
La famille de la victime avait mis en doute la véracité du rapport de médecine légale et accusé les responsables du dossier d’avoir caché le rapport balistique dont l’avocat de la victime n’a toujours pas reçu de copie, plus d’un an et demi après l’incident, rappelle I watch.
Par conséquent, en nommant Hedi Khairi comme ministre de la santé, le risque qu’il exploite davantage son réseau, dans les milieux judiciaire et sanitaire, afin d’assurer l’impunité de son frère, augmente, selon I watch, qui rappelle que la Cour de cassation de Tunis a décidé de retirer cette affaire à la juge Monia Safi et de la déléguer au tribunal de Médenine, sur la base des soupçons entourant le dossier et du rôle que Hedi Khairi aurait illégalement joué dans la libération de son frère.
Rappelons que le juge d’instruction du tribunal de première instance de Sousse avait décidé, en août dernier, de libérer l’avocat Jamel Hajji.
Hedi Khairi n’est pas le seul choix controversé de Hichem Mechichi, dans le cadre du remaniement ministériel qu’il a proposé en fin de semaine dernière et qui sera voté à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), le 26 janvier.
Sofien Ben Tounes, proposé en tant que ministre de l’Énergie, des Mines et de la Transition énergétique, et Youssef Fenira, proposé en tant que ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, sont également soupçonnés de corruption.
Cherif Ben Younès
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