La ministre de la Défense nationale, Leila Jaffel, a ouvert une enquête administrative contre le procureur général auprès de la Cour d’appel de Tunis, pour avoir fait preuve d’atermoiement concernant une enquête qu’il devait mener sur «l’appareil secret» du parti islamiste Ennahdha et sur la «chambre noire du ministère de l’Intérieur».
C’est ce qu’a indiqué, ce mercredi 9 février 2022, Ridha Radaoui, avocat et membre du Comité de défense des politiciens assassinés Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, lors d’une conférence de presse.
Le suspect aurait refusé de mettre en application les instructions de la ministre de la Justice qui consistent à engager une enquête sur ces deux dossiers, a expliqué, lors de la conférence, Kathir Bouallègue, avocat et membre du même comité, accusant le président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), Youssef Bouzacher, d’être à l’origine de ce refus.
Des plaintes judiciaires ont, par ailleurs, été déposées contre tous les juges qui n’ont délibérément engagé aucune action judiciaire dans l’affaire en question, soupçonnés de vouloir couvrir les responsables des assassinats politiques de 2013.
Rappelons que depuis le début de cette semaine, le siège du CSM a été fermé, conformément à une décision à cet effet du président de la république Kaïs Saïed, et l’organe judiciaire sera probablement dissous dans les prochains jours. Le chef de l’Etat reproche notamment à ses membres de laisser traîner des dossiers aussi dangereux que ceux des assassinats politiques, par connivence avec les partis au pouvoir de la dernière décennie, dont, principalement, Ennahdha.
C. B. Y.
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