Les opérateurs du secteur des technologies de l’information et de la communication (TICs) rappellent au gouvernement ses engagements non respectés.
Le président de la Fédération nationale des TICs, relevant de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), Kais Sellami, a appelé le gouvernement à réaliser dans les délais impartis les projets programmés dans le domaine des TICs.
M. Sellami, qui parlait, au cours d’une conférence de presse, vendredi 4 mars 2016, a précisé qu’en dépit de l’accord conclu, après la révolution de janvier 2011, entre la fédération et les gouvernements successifs, le gouvernement n’a pas respecté les délais d’exécution des projets convenus.
M. Sellami a rappelé, à ce propos, que le projet Tunisie Numérique qui concerne plusieurs secteurs vitaux (santé, tourisme, commerce, éducation, administration publique, infrastructure…), a dépassé les délais de réalisation prévus. Et de rappeler que le démarrage du projet santé numérique, visant le contrôle numérique des médicaments dans 9 hôpitaux publics, était programmé pour début janvier 2016. Quant au projet du tourisme électronique, censé fournir 1000 emplois, son entrée en exécution était prévue en ce mois de mars 2016. Alors que le projet du commerce électronique, qui devait aider à mettre fin au commerce parallèle, il est encore en phase d’études.
Le président de la Chambre centrale du matériel de communication, Taoufik Hlila, a souligné, de son côté, que ce programme Tunisie numérique (2014/2018) comporte environ 63 projets permettant la création de près de 18.000 emplois. Parmi ces projets, celui de la couverture de tout le pays en fibres optiques au lieu de fibres en cuivre, étape nécessaire avant la mise en place des services de téléphonie mobile 4e génération (4G). Ce projet, dont le coût s’élève à 1000 millions de dinars (MD), a pris lui aussi du retard.
M. Hlila a encore fait remarquer que les financements nécessaires à la réalisation du projet Smart Tunisia, destiné aux entreprises exportatrices, n’ont pas été débloqués, appelant à accélérer le processus d’instauration d’une véritable économie numérique.
Le président de la Chambre des sociétés d’ingénierie informatique, Karim Ahres a, pour sa part, souligné que le secteur de l’économie numérique, qui est constitué d’environ 600 entreprises, dont seulement 60 sont effectivement opérationnelles, est capable de résoudre le problème du chômage et de lutter contre le commerce parallèle. Il a déploré, par ailleurs, le départ des compétences tunisiennes vers d’autres cieux, malgré les montants importants dépensés pour leur formation, en raison de l’absence d’un environnement d’investissement favorable en Tunisie.
I. B. (avec Tap).
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