Chawki Tabib, président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (INLC), continue de tirer la sonnette d’alarme : la Tunisie pourrait basculer et devenir un Etat mafieux.
Après avoir demandé au chef du gouvernement d’intervenir pour augmenter le budget alloué à l’Instance qu’il préside pour qu’elle puisse traiter les milliers de dossiers de corruption en attente et commencer à s’attaquer à ce fléau qui continue à se propager dans le pays, Chawki Tabib s’est résigné à ameuter les médias où il multiplie les apparitions pour annoncer que la Tunisie est sur une mauvaise pente, que la corruption y a pris une dimension inquiétante et que si on n’agissait pas à temps, elle pourrait devenir un Etat mafieux. Pas moins !
«Le budget dont dispose l’instance est en dessous de 100.000 DT. C’est une honte. Comment pourrions-nous entamer le travail avec une telle somme. J’ai été contraint d’aller voir le chef du gouvernement et je lui ai demandé un budget de 7,5 MD pour gérer les affaires de cette instance, qui n’a pas aujourd’hui les moyens de s’acquitter de sa mission», déclare Me Tabib à qui veuille bien l’entendre.
Son prédécesseur au poste, le juriste Samir Annabi s’était toujours plaint du manque de moyens humains et matériels, qui l’empêchait de mener à bien sa mission. Il avait comparé une fois l’Instance à un avion sans kérosène. On ne peut donc pas dire que Me Tabib ne connaissait pas la situation de l’INLC quand il en a accepté la direction. Pis encore : ses complaintes actuelles risquent de rester sans effet, car les urgences sociales et les pressions financières auxquelles le gouvernement est confronté ne lui permettent de mobiliser les montants exigés par Me Tabib
Z. A.
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