Réunis en Turquie, les dirigeants des pays islamiques n’ont pas dénoncé le terrorisme islamiste net ne se sont pas préoccupés des réfugiés musulmans frappant aux portes de l’Europe.
Par Habib Boussadia *
Quand le sage montre la lune, l’ingénu regarde le doigt du sage. C’est édifiant mais cela s’applique volontiers au monde musulman qui regarde ailleurs alors que des tarés parmi ses fidèles menacent la sécurité mondiale.
On condamne l’Iran mais pas les jihadistes sunnites
Le terrorisme islamiste se répand de manière dramatique, mais à voir les conclusions adoptées par les leaders des 57 pays musulmans lors du 13e sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) tenu en Turquie (2e semaine d’avril 2016), on se demande si les gouvernants musulmans sont conscients du mal fait aux pays affectés et surtout de l’affliction causée aux valeurs fondamentales de l’islam ! Excusez du peu : on condamne l’Iran accusé de soutenir certains mouvements de «rébellion»; on ne dénonce pas le terrorisme islamiste, encore moins les pays qui le supportent, l’alimentent et le fécondent. Mieux encore, on occulte le sort des millions de réfugiés musulmans, laissant cette lourde tâche aux Etats catholiques européens, déchargeant de facto les Etats musulmans, aux richesses démesurées et surtout géographiquement très proches des migrants.
Ils veulent donc nous faire croire que le terrorisme monstrueux est l’enfant prodigue des chiites et que l’extrémisme religieux n’est qu’un épiphénomène. C’est difficile à admettre, mais la calamité du monde musulman découle de l’opposition entre deux conceptions de l’islam : nous vivons malgré nous le conflit ancestral des chiites versus sunnites, conflit réactivé au fil des événements comme en 2003 (date marquant l’invasion de l’Irak par Bush et la reprise en main des destinées du pays par les chiites) et ensuite à partir de 2011 (date de début du printemps arabe où des gouvernants sunnites vont faire en sorte d’éviter un épilogue à l’irakienne des révoltes de la rue arabe).
Les jihadistes en Syrie, en Irak et ailleurs sont financés par les Etats membres de l’OCI.
Le péril se situerait en Syrie où il faut exclure le président Assad (alaouite soutenu par l’Iran) et au Yémen où les Houthis (soutenus eux aussi par l’Iran) veulent s’emparer du pouvoir. Les oulémas ou les pyromanes islamistes sont complices car ce sont eux qui ont statué sur le «jihad en Syrie» alors que leurs gouvernants ont assuré la manne financière de la filière jihadiste!
Les ingénus et les pyromanes
C’est ainsi que des aliénés, des déments, des hallucinés et même des schizophrènes ont convergé depuis 2011 vers la Syrie : les crédules ont été sensibles au discours mensonger des prédicateurs, les déments possédés par le diable ont voulu donner un sens à leur vie antisociale et enfin les miséreux ont trouvé le compromis entre les indemnités reçues et la justesse de la cause qu’ils vont défendre ! Résultat, des légions étrangères composées de mercenaires d’Al-Qaida, Daech ou d’autres groupes islamistes, des opposants laïques et des kurdes aux ambitions autonomes s’entre-tuent dans ce décor macabre.
Le sort des réfugiés syriens qui frappent à la porte de l’Europe n’intéressent pas leurs «frères musulmans».
Les islamo terroristes tel un montre modifié génétiquement et devenu incontrôlable planifient depuis leur fief en Syrie des attentats punitifs contre l’occident et des incursions pour l’extension de leur Etat islamique dans les régimes arabes affaiblis par une «démoncratie» à laquelle le peuple n’était pas préparé! Ces attaques insensées contre des civils innocents sont abjectes moralement et hautement préjudiciables pour l’islam, mais aucun de nos valeureux oulémas n’a jugé utile d’émettre une fatwa condamnant fermement ces violences.
Le comble du paradoxe est que les concepteurs du jihad en Syrie dorment tranquillement à poings fermés, leur conscience ne semblant pas affectée par les horreurs de leurs monstres, le sort tragique qu’ils font subir aux immigrés qui fuient la guerre; car leurs frontières sont bien protégées et leurs rejetons ne font pas partie du corps expéditionnaire en Syrie!
Voilà ce que j’ai à dire à nos oulémas : je ne suis pas chiite et je ne défends pas leur cause mais je trouve burlesque que 57 représentants d’Etats musulmans se réunissent et personne ne propose de quotas pour accueillir des réfugiés exilés par une guerre qu’ils n’ont pas cautionnée et qui campent en pleine nature dans l’attente d’un accueil par les pays européens!
La morale de tout ça est que, dans le monde arabo musulman, il n’y a pas de sages, mais beaucoup d’ingénus et énormément de pyromanes.
* Médecin de libre pratique.
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