Accueil » Suspension de l’accord sur l’encadrement religieux des catégories sociales vulnérables

Suspension de l’accord sur l’encadrement religieux des catégories sociales vulnérables

Abdessattar-Ben-Moussa-et-Mahmoud-Ben-Romdhane

Abdessatar Ben Moussa etMahmoud Ben Romdhane.

Le ministère des Affaires sociales a suspendu l’accord avec le ministère des Affaires religieuses pour le renforcement de l’encadrement religieux des catégories sociales vulnérables.

En vertu de cet accord, signé en juin dernier, le ministère des Affaires religieuses affecte des prédicateurs, des imams et des professeurs spécialisés pour dispenser des cours de théologie dans les centres de protection sociale et d’enseignement pour adultes, l’objectif étant de renforcer l’encadrement religieux des catégories sociales vulnérables.

La LTDH avait appelé, dans un récent communiqué, le gouvernement à annuler cet accord qui, avait-elle estimé, s’oppose aux articles 6, 7, 15 et 16 de la Constitution, à la déclaration universelle des droits de l’Homme ainsi qu’aux principes prévus dans les conventions internationales relatives à la protection des catégories vulnérables. La LTDH, qui s’était interrogée sur les visées de cet accord, y a vu «une menace pour la civilité de l’Etat et la neutralité du service public».

Cette décision, intervenue en réaction aux inquiétudes exprimées par la société civile suite à la signature de cet accord, a été prise lors d’une séance de travail, aujourd’hui, sous la présidence du ministre des Affaires sociales, Mahmoud Ben Romdhane, en présence du président de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH), Abdessatar Ben Moussa, et d’un représentant du ministère des Affaires religieuses.

Lors de cette réunion consacrée à l’examen de cet accord inscrit dans la stratégie nationale de lutte contre l’intégrisme et le terrorisme et adopté par le conseil des ministres, le 28 juillet 2015, il a été décidé de se réunir, vendredi, afin de procéder à la révision de ce document avec les représentants de la LTDH.

M. Ben Romdhane a, à cette occasion, souligné que la signature de cet accord inscrit dans le cadre de l’application des dispositions de la constitution tunisienne, et notamment les articles 1 et 6, vise à lutter contre les tentatives d’instrumentalisation de la religion à des fins politiques et à sensibiliser les jeunes aux valeurs de tolérance et de modération.

Cet accord, a-t-il ajouté, demeure suspendu jusqu’à ce que les modifications nécessaires y soient apportées.

I. B. (avec Tap).

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.

error: Contenu protégé !!