Le timing des enquêtes sur la mort, à Sousse, de 30 touristes britanniques, sera «le pire coup possible qui sera affligé à l’industrie», selon un expert en marketing touristique.
Ces enquêtes menées par la justice britannique, qui débuteront le 16 janvier prochain, c’est-à-dire deux semaines après le démarrage de la préparation de la saison touristique estivale prochaine, dureront entre 6 à 8 semaines.
Au total, 38 personnes, y compris 30 clients britanniques du voyagiste Tui, ont été massacrées alors qu’elles se prélassaient sur la plage et autour de la piscine de l’hôtel Riu Imperial Marhaba du port d’El-Kantaoui, à Sousse, le 26 juin 2015.
Pour Steve Dunne, président exécutif du cabinet de relations publiques Brighter Group, cité par ‘‘Travel Wekly’’ «du point de vue timing, il s’agit là du plus dur coup qui pourrait être infligé à l’industrie du tourisme tunisien – et autres. En effet, l’instabilité géopolitique et la sécurité sont des questions qui intéressent les consommateurs au plus haut point – bien plus que les prix ou le Brexit. Et, avouons-le, la question de la sécurité est peut-être l’aspect le plus épineux, c’est-à-dire que c’est une dimension que l’industrie du tourisme ne contrôle pas, ne maîtrise pas. Imaginez, un instant, que vous soyez, en tant que consommateur, en train de préparer vos prochaines vacances, que vous soyez à la recherche d’une destination, et que, d’un seul coup, la une de tous les journaux vienne vous raconter des histoires de tueries commises sur des plages. De toute évidence, cela aura un effet dévastateur.»
Le président exécutif de Brighter Group estime que les enquêtes, qui s’étaleront sur tout le premier de l’année 2017, n’empêcheront pas les vacanciers britanniques de faire leurs réservations mais, selon lui, «certaines destinations est-méditerranéennes, moyen-orientales et même asiatiques en souffriront immanquablement souffrir.»
Vis-à-vis de ces enquêtes, le voyagiste Tui entend adopter ce qu’il appelle «une approche incroyablement prudente.» Nick Longman, le directeur général de Tui pour le Royaume-Uni et l’Irlande, explique la position de son groupe: «Nous avons l’intention d’être une partie prenante dans ces enquêtes et comptons y jouer un rôle actif, étant donné que nous souhaitons, comme tant d’autres parties, faire la lumière sur les circonstances de cette terrible tragédie. Nous voulons comprendre ce qui est arrivé exactement. Pour nous, c’est une affaire importante et quelque chose auquel nous continuerons d’accorder le plus haut intérêt. Il y va de la sécurité et de la vie de nos clients. Il y va également du présent et de l’avenir de nos affaires et des intérêts de l’industrie du voyage, en général.»
Pour rappel, ces enquêtes tenteront d’évaluer la validité et la pertinence des «conseils aux voyageurs» émis par le Foreign Office et les entreprises de tourisme.
Pour rappel également, les parents de 17 des 30 familles des victimes de l’attentat de Sousse, ont entamé une action en justice contre le groupe Tui.
Marwan Chahla
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