L’étudiant condamné à un an de prison pour homosexualité a été remis en liberté provisoire contre le paiement d’une caution de 500 dinars.
Selon l’association Shams, défendant les droits des homosexuels et luttant contre l’homophobie, le procès en appel de l’étudiant, arrêté le 6 septembre dernier puis condamné à un an d’emprisonnement par un tribunal de Sousse, est prévu pour le 10 décembre prochain.
Près de 80.000 personnes ont signé une pétition sur le web appelant à abroger l’article 230 du code pénal tunisien qui, sans parler directement d’homosexualité, prévoit une peine d’emprisonnement allant jusqu’à de 3 ans pour qui pratique la sodomie.
Cette loi suscite la controverse : en effet plusieurs associations dont Human Rights Watch (HRW), des partis politiques tels Al-Qotb (Front Populaire) et Al-Massar, ou encore la Commission parlementaire des droits, des libertés et des relations extérieures au sein de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), ont appelé à abroger l’article 230 du code pénal criminalisant les actes de sodomie et dénoncé la pratique d’un test anal pour prouver des actes de sodomie.
L’ex-ministre de la Justice, Mohamed Salah Ben Aïssa, s’était également montré favorable à l’abrogation de cet article. Ce qui lui a valu des insultes de Larbi Guesmi, membre du conseil de la Choura d’Ennahdha (parti membre de la coalition au pouvoir), qui est même allé jusqu’à accuser le ministre d’appeler à la débauche.
De son côté, le président de la république, Béji Caïd Essebsi s’était désolidarisé du ministre et annoncé sur la chaine cairote CBC qu’il est contre l’abrogation de l’article 230 du code pénal.
Un débat qui ne semble pas finir, alors que cet article est jugé anticonstitutionnel, puisque la Constitution tunisienne garantit la liberté personnelle à tous ces citoyens…
Y. N.
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