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Abid Briki: L’Etat est incapable de recouvrer ses créances

Abid Briki a déclaré aujourd’hui que l’Etat est incapable de recouvrer ses créances ni lutter efficacement contre la corruption.

Dans une conférence de presse a tenu vendredi 3 mars 2017 à Tunis, Abid Briki, ex-ministre de la Fonction publique et de la Gouvernance, est revenu sur les circonstances ayant conduit à son limogeage, annoncé, samedi dernier, par le chef du gouvernement Youssef Chahed.

Plusieurs dossiers ont été évoqués lors de la conférence de presse, dont notamment celui de la corruption dans divers secteurs de la fonction publique.

M. Briki a déclaré que son différend avec le chef du gouvernement ne concerne pas uniquement ses fonctions à la tête du ministère de la Fonction publique, mais aussi diverses questions relatives à la lutte contre la corruption dont notamment les recrutements effectués sur instructions du président de la république.

La question de l’enrichissement illicite a été également évoquée par Abid Briki, qui a dit avoir été surpris par le retrait du projet de loi sur l’enrichissement illicite du ministère de la Fonction publique et de la Gouvernance. Il a insisté, à ce propos, sur l’incapacité de l’Etat de recouvrir ses créances, indiquant qu’il a soumis au chef du gouvernement une liste des importateurs en situation irrégulière par rapport au fisc et à la douane, notant que les manque à gagner de l’Etat dans ce domaine est très important.

M. Briki a indiqué, en outre, qu’il a proposé au chef du gouvernement le gel du code douanier des importateurs qui refusent de régler leur dette vis-à-vis de l’Etat, ajoutant que le chef du gouvernement n’a pas pris en considération cette proposition ni une autre sur la limitation de l’importation, notamment de la Turquie.

M. Briki a estimé, par ailleurs, que l’importation à outrance des marchandises de ce pays, qui ont envahi le marché local sans que ceci ne soit accompagné d’activités exportatrices équivalentes des marchandises tunisiennes vers ce même pays.

Concernant la contrebande, M. Briki a évoqué la question du corail importé d’Algérie et exporté à l’étranger à partir de la Tunisie comme étant un produit local. Il a indiqué, dans ce cadre, que les investigations menées ont conduit à la détermination de l’identité de la personne qui se trouve derrière cette opération de contrebande. Ayant transmis le nom de cette personne au chef du gouvernement, ce dernier n’a pris aucune mesure.

M. Briki a souligné l’ampleur de la corruption dans le secteur des vêtements utilisés, plus connus sous le nom de la fripe, du fait que les importateurs bénéficient de l’exonération fiscale à l’importation. Or, une partie de ces vêtements est réexportée vers d’autres pays de manière qui profite aux exportateurs sans que l’Etat n’en tire aucun intérêt.

Abderrazek Krimi

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