L’imam de la mosquée de Mnihla (Ariana), arrêté le 11 septembre 2017, pour homosexualité a refusé de se soumettre au test anal et la justice l’a libéré.
Dans l’absolu, il s’agit-là d’une bonne nouvelle puisque c’est la première fois, en Tunisie, que la justice libère un suspect dans une affaire d’homosexualité, bien qu’il ait refusé de se soumettre au test anal.
Habituellement, ce refus est considéré comme une preuve de culpabilité et le suspect est écroué sur la base de l’article 230 du code pénal, qui interdit la sodomie.
Le jeune homme arrêté en même temps que l’imam pour les mêmes raisons et qui s’est présenté comme son petit ami a également été libéré.
Cependant, cette libération a suscité des interrogations dans le milieu LGBT, et certains craignent que la seule raison soit que le prévenu se trouve être un homme de religion.
Cette libération annonce-t-elle la fin d’un calvaire pour la communauté LGBT en Tunisie, souvent victime de harcèlement sur la base du délit de faciès? Est-ce la fin du test anal, véritable torture psychique pour les personnes suspectées d’homosexualité?
Qu’on nous permette d’en douter, car un enseignant au Kef et un arbitre de football arrêtés, la semaine dernière, pour les mêmes raisons, et qui ont également refusé de se soumettre au test anal, ont néanmoins été jugés coupables, parce que la justice a considéré leur refus comme une preuve de culpabilité.
Y. N.
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