Le marché africain de l’assurance et de la réassurance est en pleine maturation et sa marge de progression reste importante, eu égard aux ressources du continent.
La 42e conférence et assemblée générale (AG) de l’Organisation des assurances africaines (OAA) se tient du 24 au 27 mai 2015, à Gammarth, dans la banlieue nord de Tunis, sur le thème de «l’assurance africaine face aux événements de masse».
Lors de la cérémonie d’ouverture, le président sortant de l’OAA, Jean-Baptiste Ntukamazina, a mis en exergue l’importance du marché africain de l’assurance et de la réassurance, notant que l’Afrique constitue un point focal pour les opérateurs étrangers, expliquant ce regain d’intérêt par l’urbanisation rapide, le boom des ressources et le changement de l’environnement réglementaire dans le continent.
«On a tendance à oublier que l’Afrique dispose du 1/3 des réserves mondiales des minéraux et du 1/10 de celles de pétrole et qu’elle produit les 2/3 du diamant dans le monde», a-t-il rappelé. «Nous devons, en tant qu’assureurs, profiter de ces ressources qui auront un impact positif sur l’infrastructure et l’urbanisation, tout en améliorant les canaux de distribution y afférent», a ajouté M. Ntukamazina.
Slim Chaker, ministre des Finances, a souligné, de son côté, les potentialités que le marché africain de l’assurance offre pour la Tunisie, tout en déplorant, par ailleurs, le faible taux de cadres supérieurs tunisiens exerçant dans ce secteur (15% contre 30% dans le secteur bancaire), d’où la nécessité de saisir les opportunités d’emplois que cette niche offre.
M. Chaker a ajouté qu’en Tunisie 55% de cette activité est accaparée par l’assurance-automobile, alors que seuls 17% sont affectés à l’assurance-vie (contre 70% dans les pays développés).
Lassaad Zarrouk, président de la Fédération tunisienne des sociétés d’assurances (Ftusa), a souligné, pour sa part, la nécessité de «parer aux menaces conjoncturelles et structurelles», mettant l’accent sur l’intérêt de cette rencontre pour échanger les expériences sur l’assurance africaine.
Organisée par l’OAA avec le concours de la Ftusa et le réassureur tunisien Tunis Re, la conférence a rassemblé plus de 1000 experts de 55 pays africains. Parmi les thèmes débattus : «la fréquence croissante de la violence politique en Afrique et son implication pour le secteur de l’assurance» et «le rôle des assureurs et réassureurs africains face à la menace des catastrophes naturelles».
I. B. (avec Tap).
Donnez votre avis