Lotfi Zitoun, dirigeant d’Ennahdha, accuse «un pays arabe» d’être derrière les divisons au sein du parti islamiste tunisien, mais sans le nommer.
Dans une interview publiée, aujourd’hui, par ‘‘Arabi21’’, Lotfi Zitoun a confirmé que le mouvement Ennahdha passe, depuis les élections présidentielles, par une crise. «Il ne s’agit pas de rumeurs. Il y a eu des difficultés et des divergences au sein d’Ennahdha, qui doit revoir complètement sa politique», a-t-il déclaré. Et de préciser qu’au regard de la phase délicate que traverse actuellement le pays, des élections au niveau du bureau exécutif d’Ennahdha s’imposent.
Le dirigeant islamiste a aussi affirmé que plusieurs forces, appuyées par un pays arabe, sont derrière la division actuelle au sein du mouvement Ennahdha.
«Nous avons redouté un remake du scénario égyptien, mais il y a des partis qui, appuyés par certains pays arabes, essaient de profiter de la situation économique et sociale instable dans le pays pour alimenter les agitations sociales», a-t-il affirmé.
On ose penser que M. Zitoun accuse ici, à mots à peine couverts, le Congrès pour la république (CpR), le parti de l’ex-président provisoire de la république Moncef Marzouki, d’avoir fomenté les récents troubles dans le sud du pays, avec l’appui d’un pays étranger qui ressemble à s’y méprendre au «vilain petit Qatar», pour emprunter le titre d’un livre de Nicolas Beau.
Le Qatar, hier encore allié d’Ennahdha et son principal soutien financier, ne pardonne pas, en effet, au parti de Rached Ghannouchi de s’être allié à Nidaa Tounes après les dernières législatives.
Mais de quoi le Qatar se mêle-t-il? L’explication est simple : la transition démocratique ne doit pas réussir en Tunisie, pas plus qu’en Libye, en Irak ou au Yémen, car une telle réussite pourrait servir d’exemple pour les peuples dans les pays du Golfe, soumis à monarchies moyenâgeuses.
C’est nous, bien sûr, qui interprétons !
Z. A.
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